Le président angolais en visite à Pretoria pour marquer la détente

Le président angolais José Eduardo dos Santos est attendu cette semaine pour sa première visite d’État en Afrique du Sud, destinée à confirmer l’embellie des relations entre deux des plus grandes puissances économiques du continent.

José Eduardo dos Santos lors d’une visite à Lisbonne, le 11 mars 2009. © AFP

José Eduardo dos Santos lors d’une visite à Lisbonne, le 11 mars 2009. © AFP

Publié le 12 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le dirigeant angolais doit rencontrer mardi son homologue Jacob Zuma à Pretoria, qui lui avait rendu visite à Luanda il y a un an et demi, amorçant une détente entre les deux pays après des décennies de crispation. Il se rend mercredi au Cap (sud-est) pour une visite sur l’île-bagne de Robben Island, où le héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela a été détenu pendant 18 ans, selon la présidence sud-africaine.

Au pouvoir depuis 1979, José Eduardo dos Santos ne se déplace que rarement en dehors de son pays. « Quand il décide d’effectuer une visite d’État, c’est une affaire importante », souligne Edward George, de l’unité d’analyses de l’Economist.

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Sa décision de se rendre en Afrique du Sud « confirme sans aucun doute un changement dans les relations » entre les deux pays, a ajouté l’analyste dans un entretien avec l’AFP.

Relations empoisonnées

Les tensions bilatérales remontent à la guerre civile angolaise (1975-2002): le régime sud-africain d’apartheid avait alors dépêché des troupes en Angola pour soutenir la guérilla contre le gouvernement du président Dos Santos.

Après l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud en 1994, « il y a eu des divergences de vue importantes sur les moyens de sortir de la guerre », rappelle l’économiste angolais Vicente Pinto de Andrade: les présidents « Nelson Mandela puis Thabo Mbeki ont toujours poussé pour une issue pacifique, refusée par Dos Santos ».

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Au début des années 2000, des désaccords sur la gestion de la crise au Zimbabwe et de la guerre en République démocratique du Congo (RDC) ont également empoisonné les relations.

Seule l’arrivée au pouvoir de Jacob Zuma, en mai 2009, a détendu l’atmosphère. « La sympathie entre les deux hommes est indéniable », estime Belarmino Van Dunem, politologue à l’Université Lusiada de Luanda. « Cela joue forcément en faveur d’un réchauffement. »

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Dès août 2009, Jacob Zuma effectuait sa première visite d’État en Angola, saluée par son homologue comme l’ouverture d’une « nouvelle ère dans les relations bilatérales ». « Mais l’Angola n’a pas assez tiré profit de la visite du président Zuma, estime Vicente Pinto de Andrade. Nous avons encore du chemin à parcourir. Il faut davantage promouvoir les échanges entre les entreprises des deux pays. »

La question des visas

Le problème des visas reste un point de désaccord majeur. L’Afrique du Sud, qui souhaite une suppression des visas dans les deux sens, n’avait pu obtenir gain de cause lors de la visite de Jacob Zuma.

Selon le quotidien d’État angolais Jornal de Angola, cette question ne sera toutefois pas abordée lors du voyage du président Dos Santos. En revanche, les deux hommes devraient discuter de coopération dans le domaine pétrolier.

L’Angola dispute au Nigeria la place de premier producteur de brut en Afrique avec 1,9 million de barils/jour mais, faute de capacité de raffinage suffisante, importe 50 % de son carburant.

Au contraire, l’Afrique du Sud, première puissance économique du continent, produit très peu de brut (35 000 barils/jour) mais dispose de la seconde capacité de raffinage du continent après l’Égypte.

En octobre, la ministre sud-africaine de l’Énergie, Elisabeth Dipuo Peters, s’est rendue en Angola. Elle y a annoncé que la compagnie pétrolière sud-africaine PetroSA souhaitait participer à la production de brut en Angola et prendre part à l’exploration de nouveaux puits, notamment en eau profonde.

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