Au Nigeria, les forces de sécurité mobilisées pour retrouver plus de 250 élèves kidnappés
Au moins 250 élèves ont été enlevés le 7 mars dans le Nord-Ouest. Le président Bola Tinubu a ordonné de traquer leurs ravisseurs.
C’est l’un des plus importants enlèvements de masse en trois ans. Ce rapt d’au moins 250 élèves, survenu jeudi 7 mars dans l’État de Kaduna, est le deuxième en une semaine au Nigeria, où des bandes criminelles lourdement armées ciblent régulièrement des victimes dans des écoles, des églises, ou sur l’autoroute, à des fins de demande de rançon.
Un enseignant et plusieurs habitants ont dit à l’AFP qu’au moins 250 élèves, voire 280, avaient été enlevés. Les autorités locales de Kaduna ont confirmé le rapt dans l’école de Kuriga, sans toutefois préciser le nombre d’élèves kidnappés, en cours d’évaluation. Au moins une personne a été tuée lors de l’attaque, ont dit des habitants.
Selon Sani Abdullahi, l’un des enseignants de l’école GSS Kuriga, dans le district de Chikun, le personnel a réussi à s’échapper avec de nombreux élèves alors que les hommes armés tiraient en l’air.
« Plus de 280 enfants ont été enlevés »
« Nous essayons de déterminer le nombre réel d’enfants enlevés, a-t-il déclaré jeudi soir à des responsables locaux. À l’école secondaire de Kuriga, 187 enfants sont portés disparus, tandis qu’à l’école primaire, 125 enfants étaient portés disparus, mais 25 sont revenus. »
Selon un habitant, Muhammad Adma, « plus de 280 enfants ont été enlevés ». Un autre habitant, Musa Muhammed, a rapporté avoir entendu tôt le matin « des tirs provenant de bandits (…) Ils ont enlevé les étudiants et leurs professeurs, près de 200 personnes ». « Nous implorons le gouvernement (…), qu’ils nous aident sur la sécurité », a-t-il ajouté.
Cet enlèvement survient quelques jours après un précédent kidnapping de plus de 100 femmes et enfants la semaine dernière dans un camp de déplacés dans l’État du Borno (Nord-Ouest) par de présumés jihadistes. Ces faits illustrent l’immense défi sécuritaire auquel est confronté le président Bola Ahmed Tinubu, au pouvoir depuis l’an dernier.
« La justice sera rendue », promet Tinubu
« J’ai reçu des informations des chefs de la sécurité sur les deux incidents, et j’ai bon espoir que les victimes vont être secourues », a dit Bola Tinubu dans un communiqué où il ordonne aux forces de sécurité de traquer les ravisseurs. « La justice sera rendue de manière décisive », a-t-il promis.
« Le gouvernement de l’État de Kaduna et les agences de sécurité travaillent 24 heures sur 24 pour assurer le retour des écoliers en toute sécurité », a posté pour sa part le gouverneur de l’État, Uba Sani, sur X. « J’ai reçu de solides assurances de la part du président et du conseiller à la sécurité nationale que rien ne sera négligé pour ramener les enfants. »
Bola Ahmed Tinubu est arrivé au pouvoir en promettant, comme ses prédécesseurs, de s’attaquer à l’insécurité, alimentée par les groupes jihadistes, les bandits dans le Nord-Est et la flambée de violence intercommunautaire dans les États du Centre.
L’association de défense des droits Amnesty International et l’Unicef ont condamné les enlèvements à Kaduna en appelant les autorités nigérianes à mieux protéger les écoles. « Les écoles devraient être des lieux de sécurité, et aucun enfant ne devrait avoir à choisir entre son éducation et sa vie », a notamment déclaré Amnesty International sur X.
Des centaines d’enfants enlevés
Au cours des dernières années, des centaines d’enfants et d’étudiants ont été kidnappés lors d’enlèvements de masse dans le nord-ouest et le centre du Nigeria. La plupart ont été relâchés après versement d’une rançon, au bout de plusieurs semaines ou mois de captivité dans des camps cachés dans les forêts des États du nord-ouest du pays.
Voici près de dix ans, des jihadistes de Boko Haram avaient kidnappé plus de 250 écolières de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, suscitant un tollé international. Certaines d’entre elles sont toujours portées disparues. En février 2021, des hommes armés avaient attaqué une école pour filles dans la localité de Jangebe, dans l’État de Zamfara (Nord), enlevant plus de 300 personnes.
Entre juillet 2022 et juin 2023, 3 620 personnes ont été kidnappées lors de 582 attaques dans le pays, selon la société nigériane de conseil en gestion des risques, SBM Intelligence.
(Avec AFP)
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