Le camp Gbagbo dénonce une tentative de déstabilisation menée par l’Occident
Des diplomates occidentaux en poste à Abidjan travailleraient à la « désagrégation de la paix et de la cohésion sociale », selon un ministre de Laurent Gbagbo, en tentant de faire basculer l’armée, les forces de sécurité et les médias dans le camp Ouattara.
Le gouvernement de Laurent Gbagbo, l’un des deux présidents proclamés de Côte d’Ivoire, a accusé samedi 11 décembre des diplomates « occidentaux » à Abidjan de chercher à « déstabiliser » le régime en tentant de faire basculer des militaires dans le camp de son rival Alassane Ouattara.
« Depuis quelques jours, des membres civils et militaires de certaines chancelleries occidentales à Abidjan ont entrepris d’approcher discrètement et individuellement des officiers généraux de notre armée nationale pour les persuader de faire allégeance » à M. Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, a déclaré le ministre de l’Intérieur Emile Guiriéoulou dans un communiqué lu à la télévision publique.
« Les mêmes démarches ont été entreprises auprès des responsables des organes de régulation » et des dirigeants des médias d’État, a-t-il poursuivi.
"Entreprise de déstabilisation"
Leur but est de « trouver des militaires, gendarmes et policiers » qui soutiendraient M. Ouattara et d’ « associer les médias d’État à une entreprise de déstabilisation et de désagrégation de la paix et de la cohésion sociale », a assuré le ministre.
Le gouvernement « ne saurait tolérer plus longtemps d’immixtion de quelque diplomate, quel que fût son rang, dans les affaires intérieures » ivoiriennes, a-t-il averti.
La Côte d’Ivoire est dans la tourmente depuis la présidentielle du 28 novembre : M. Ouattara a été désigné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1 % des suffrages, mais le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a invalidé ces résultats et proclamé le sortant président avec 51,45 %.
Les deux hommes ont depuis lors formé chacun leur propre gouvernement. Le Premier ministre de M. Ouattara, le chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) Guillaume Soro, a appelé jeudi l’armée à se placer sous l’autorité de l’ex-opposant.
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