Laurent Gbagbo candidat pas « candidable » à l’élection présidentielle ivoirienne

L’ancien président ivoirien a accepté, samedi 9 mars, de représenter le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) en 2025. Pourtant, Laurent Gbagbo reste officiellement inéligible.

© Damien Glez

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Publié le 11 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

La condamnation de Laurent Gbagbo, en 2018, la troisième candidature polémique d’Alassane Ouattara (ADO), en 2020, et le décès d’Henri Konan Bédié, en août 2023, semblaient sonner le glas de l’habituel tango à trois des anciens présidents. Mais le départ d’« HKB » n’a pas découragé les deux autres vétérans de la politique ivoirienne.

Dans la perspective de l’élection présidentielle de l’année prochaine, le septuagénaire et l’octogénaire semblent jouer au jeu du « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette ». En point d’orgue du suspense scénaristique : des doutes sur la présence de chacun des deux hommes dans la liste définitive des candidats d’octobre 2025.

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Côté majorité présidentielle, la question de la candidature du chef de l’État au scrutin phare, à 83 ans, est sur toutes les lèvres… Sauf les siennes. Mutique sur sa vocation à la retraite, « ADO » laisse libre cours aux supputations et pronostics.

Qui veut ? Qui peut ?

Du côté de son adversaire historique, le flou porte davantage sur la capacité que sur la volonté. Ce samedi, à l’issue d’un comité central, le jeune Parti du peuple africain-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a annoncé, par communiqué, que Laurent Gbagbo avait accepté de conduire, au prochain scrutin présidentiel, la formation politique qu’il a créée. Méthode Coué ? Pour l’heure, le « christ de Mama » est inéligible.

Si l’ex-président ivoirien a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), après des accusations de crimes contre l’humanité, il a bien été condamné, en Côte d’Ivoire, à vingt ans de prison en tant que « commanditaire » du « braquage », en 2011, de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Certes, en 2022, après son retour au pays natal, Gbagbo a été gracié par l’actuel président Ouattara, ce qui lui permet de ne pas purger sa peine. Mais ADO sait très bien qu’une « grâce » ne vaut pas une « amnistie ». La condamnation de 2018 étant moins dissoute que suspendue, Gbagbo reste déchu de ses droits civiques et politiques, en particulier celui de se présenter à une élection et même celui d’y exprimer son suffrage.

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Le PPA-CI en « congrès extraordinaire »

Tout naturellement, dans le descriptif de sa stratégie électorale, le PPA-CI a donc insisté sur sa volonté d’obtenir « la réinscription du nom » de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Alors que les observateurs jugent timide le lancement du parti, sur la scène politique ivoirienne, la formation annonce un « congrès extraordinaire pour la désignation formelle » de son candidat à une élection qui constitue désormais sa « priorité ».

Quand d’autres empêchés comme le Sénégalais Ousmane Sonko adoubent un candidat alternatif, le PPA-CI, lui, décide de miser sur sa « star » inéligible, peut-être pour mettre la pression sur un chef de l’État qui doit tout à la fois penser à une candidature personnelle et à une amnistie éventuelle de son vieil adversaire.

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