Liliane Bettencourt et sa fille Françoise font la paix

Françoise Bettencourt-Meyers s’est réconciliée avec sa mère Liliane Bettencourt en abandonnant lundi toutes les poursuites judiciaires. Mais la fin de trois ans de conflit familial ne clôt pas le volet politique d’une affaire tentaculaire qui éclabousse l’ex-ministre Eric Woerth.

Liliane Bettencourt lors d’une cérémonie au musée du quai Branly, à Paris, le 18 octobre 2010. © AFP

Liliane Bettencourt lors d’une cérémonie au musée du quai Branly, à Paris, le 18 octobre 2010. © AFP

Publié le 6 décembre 2010 Lecture : 3 minutes.

Alors que la Cour de cassation avait décidé le 17 novembre de transférer de Nanterre à Bordeaux le dossier Bettencourt pour garantir la « sérénité de la justice », un accord est intervenu entre la mère et la fille après de longues tractations entre les parties pour « mettre fin à toute polémique », a annoncé à l’AFP l’avocat de Mme Bettencourt-Meyers, Me Olivier Metzner.

La mère et la fille devaient même se rencontrer lundi, ont annoncé des avocats des deux parties, Mes Pascal Wilhelm et Didier Martin.

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Parmi les dispositions « personnelles et confidentielles » de ce contrat, l’abandon par la fille de toutes les poursuites judiciaires pour « abus de faiblesse » qui visaient l’artiste François-Marie Banier, le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre et l’avocat fiscaliste Fabrice Goguel mais aussi la demande de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt, 88 ans.


Francoise Bettencourt-Meyers, le 5 août 2010 à Paris.
© AFP

"Se tourner vers l’avenir"

En échange, François-Marie Banier et Fabrice Goguel se désisteront des plaintes qu’ils avaient eux-même déposées. Le contenu de l’accord passé avec Patrice de Maistre, « qui n’est plus le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt », selon Me Metzner, n’a pas été révélé.

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Liliane Bettencourt et sa fille Françoise « ont décidé de se tourner vers l’avenir et ont pris pour cela, d’un commun accord, toutes les dispositions nécessaires », ont-elles annoncé dans un communiqué.

« La décision que Françoise et moi avons prise est pour moi source d’espérance. Elle correspond à mon souhait de voir la famille réunie. Nous allons ensemble pouvoir aller de l’avant. Pour notre bien commun, et pour L’Oréal qui fait tant partie de ma vie », a affirmé la milliardaire.

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Entérées donc les deux citations directes pour abus de faiblesse qui n’arriveront jamais jusqu’à Bordeaux, l’une étant abandonnée par la plaignante et l’autre qui ne sera jamais consignée.

Me Metzner a déclaré que sa cliente, qui retrouve aujourd’hui « sa mère libre de toute entrave », allait mettre fin « à toutes les poursuites judiciaires dont elle a le pouvoir puisque M. Banier et Patrice de Maistre ont été écartés de son entourage ».

Selon l’avocat de l’héritière de L’Oréal, Me Pascal Wilhelm, la demande de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt va également s’éteindre alors que la fille avait fait preuve d’une grande obstination pour faire reconnaître par la justice l’état de vulnérabilité de sa mère.


L’ancien ministre du Travail Éric Woerth à la sortie d’un entretien avec Nicolas Sarkozy à l’Élysée, le 18 novembre 2010.
© AFP

Poursuite du volet politique

Toutefois, l’information judiciaire qui regroupe les quatre enquêtes préliminaires du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, et notamment le volet politique concernant Éric Woerth, devrait bien être instruite à Bordeaux.

L’affaire Bettencourt avait débordé du cadre familial lors de la révélation en juin d’enregistrements clandestins réalisés au domicile de la femme la plus riche de France qui fragilisaient Éric Woerth alors qu’il portait la réforme des retraites.

L’ex-ministre n’est à ce stade pas judiciairement mis en cause. Il est soupçonné de conflits d’intérêt entre ses anciennes fonctions de ministre du Budget, son ancien poste de trésorier de l’UMP, et d’avoir faciliter l’embauche par le gestionnaire de fortune de la milliardaire de sa femme Florence, en 2007, par la société gérant le patrimoine de Liliane Bettencourt et de « financement de parti illégal ».

Selon Me Metzner, le dépaysement de l’affaire à Bordeaux va se poursuivre « mais il ne restera que le volet concernant (l’ancien) ministre du Travail Éric Woerth qui ne nous intéresse pas ».

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