Bouteflika aux Américains : « La France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne »

« La France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne » et tente de régler ses comptes avec l’Algérie « en appuyant le Maroc », estimait en 2007 le président algérien Abdelaziz Bouteflika, selon des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika à Tripoli le 29 novembre 2010. © AFP

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Publié le 4 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Afrique : la bombe WikiLeaks
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Les Français, « du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit » du Sahara, a-t-il aussi estimé lors d’une rencontre avec Frances Fragos Townsend, conseillère du président George W. Bush pour les affaires de sécurité, selon ces mémos rendus publics vendredi soir par le journal Le Monde.

Concernant le Sahara, « si je pouvais résoudre le problème je le ferais », a-t-il aussi assuré. « Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis. » Ce qu’il faut c’est que « le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains », aurait ajouté le président algérien.

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Boutéflika préfère Moulay Rachid à Mohammed VI

En février 2008, selon un autre télégramme émis après un entretien avec un diplomate américain, Abdelaziz Bouteflika a jugé qu’au lieu de faire preuve d’une approche « élégante » en acceptant une indépendance du Sahara occidental qu’ils auraient pu « contrôler » ou « superviser », les Marocains souhaitent en réalité « un Anschluss, comme Saddam Hussein avec le Koweït ».

En novembre 2009, le président algérien critique le roi du Maroc, Mohammed VI. « Il n’est pas ouvert, et manque d’expérience », aurait-il dit, alors qu’il semble apprécier son frère, Moulay Rachid, avec lequel il affirme avoir « plaisanté et discuté agréablement » lors d’une rencontre à Séville, en Espagne, selon un autre mémo américain.

Côté marocain, toujours selon des télégrammes américains, les critiques sont aussi légion contre l’Algérie. Là-bas, expliquent des responsables marocains en juin 2009 au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, le pouvoir est toujours entre les mains de généraux dogmatiques, « pétrifiés » à l’idée du plan d’autonomie pour le Sahara présenté par Rabat.

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Les relations algéro-marocaines sont tendues notamment en raison du conflit du Sahara Occidental occupé en 1975 puis annexé par le Maroc.

Rabat propose aux Sahraouis un statut d’autonomie sous sa souveraineté. Mais le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination.

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