Abdoulaye Wade officiellement candidat à la présidentielle de 2012

Le président sénégalais sera candidat à sa propre succession en 2012. Il s’oppose ainsi à ceux qui jugent sa candidature « inconstitutionnelle ».

Abdoulaye Wade, 84 ans, va se présenter à la prochaine présidentielle, en 2012. © AFP

Abdoulaye Wade, 84 ans, va se présenter à la prochaine présidentielle, en 2012. © AFP

Publié le 27 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le président sénégalais Abdoulaye Wade, 84 ans, a fait entériner sa candidature à la présidentielle de février 2012 par le comité directeur du parti au pouvoir, vendredi 26 novembre au soir, en rejetant les arguments de ceux qui jugent ce troisième mandat inconstitutionnel, selon un communiqué officiel.

Soixante-trois membres du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) ont « adhéré à la candidature du président, debout et par acclamation », au cours d’une réunion organisée au palais présidentiel, selon l’agence de presse sénégalaise (APS, publique).

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Mais trois s’y sont refusés, dont l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, maire de Thiès (70 km de Dakar), qui a réaffirmé que la Constitution interdisait au chef de l’État de se présenter pour un troisième mandat.

En réponse, le président, au pouvoir depuis 2000, a assuré qu’Idrissa Seck faisait « erreur ». Selon un communiqué publié à l’issue de la réunion, M. Wade a fait valoir qu’il était « lui-même juriste » et « rédacteur de la loi constitutionnelle de février 2001 » et a affirmé que « l’interprétation qu’il faisait de la loi était la seule acceptable en cette matière ».

Candidature "irrecevable"

La réunion a duré six heures et donné lieu à un débat houleux, certains membres du PDS réclamant qu’Idrissa Seck soit exclu du parti, selon les médias privés et publics.

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Après la réunion, Idrissa Seck a qualifié de « farces » les discussions. « La candidature du président est irrecevable », a-t-il réaffirmé, laissant entendre qu’il serait lui-même candidat.

Le débat sur la légalité de la candidature du président bat son plein depuis plusieurs mois au Sénégal.

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L’opposition, s’appuyant sur des avis de constitutionnalistes, estime qu’Abdoulaye Wade doit boucler en 2012 ses deux mandats légaux, 2000-2007 et 2007-2012. Mais pour le parti au pouvoir, le décompte doit se faire à partir de 2007, date d’entrée en vigueur du quinquennat, et non 2000.

Le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté, présenté comme favorable au chef de l’État, a récemment été nommé à la tête du Conseil constitutionnel qui aura à se prononcer sur ce thème.

La stratégie d’Idrissa Seck

Par ailleurs, plusieurs hommes politiques et analystes soupçonnent le président Wade de vouloir se faire réélire pour ensuite passer les rênes du pouvoir à son fils, Karim, qui assume actuellement des fonctions de « super-ministre » (Coopération internationale, Transports aériens, Infrastructures, Energie).

Quand à Idrissa Seck dit « Idy », ancien « dauphin » du président tombé en disgrâce pendant des années, il apparaît plus frondeur que jamais, mais les analystes s’interrogent sur sa stratégie.

Nommé Premier ministre fin 2002, il avait été limogé par le président en 2004 puis exclu du PDS en 2005. Alors accusé de malversations financières, le maire de Thiès avait été emprisonné pendant sept mois. Il s’était ensuite ancré dans l’opposition et était arrivé en deuxième position à la présidentielle de 2007.

En 2009, ses « retouvailles » avec le président Wade avaient été très médiatisées et il avait bénéficié d’un « non-lieu » dans l’affaire des chantiers de Thiès.

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