Un premier bateau d’aide en route vers la bande de Gaza

Face à l’insuffisance de l’aide arrivant par voie terrestre, la communauté internationale cherche à diversifier les voies d’acheminement via des largages aériens, ou encore avec ce projet de corridor maritime.

Le navire Open Arms avec l’aide alimentaire humanitaire dans le port chypriote de Larnaca, le12 mars 2024. © Proactiva Open Arms (POA) / AFP

Le navire Open Arms avec l’aide alimentaire humanitaire dans le port chypriote de Larnaca, le12 mars 2024. © Proactiva Open Arms (POA) / AFP

Publié le 13 mars 2024 Lecture : 3 minutes.

Le bateau de l’ONG espagnole Open Arms, chargé de 200 tonnes de vivres, a quitté le port chypriote de Larnaca le 12 mars, en empruntant un couloir mis en place par l’UE et plusieurs pays. Il devrait mettre « plusieurs jours » pour arriver sur les côtes de Gaza, selon Laura Lanuza, porte-parole de cette organisation.

Selon le site Vessel Finder, le navire évoluait ce 13 mars à très petite vitesse et se trouvait encore à environ 155 milles nautiques de la bande de Gaza, soit un peu plus de 285 kilomètres. Chypre, pays de l’UE le plus proche de Gaza, a annoncé préparer un deuxième chargement, « bien plus grand ».

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À Gaza, la population attend davantage d’aide aussi pour faire chuter les prix des rares denrées sur les marchés comme les « qatayef », petites crêpes prisées lors des iftars, repas marquant la rupture du jeûne pendant le mois du ramadan qui vient de commencer.

Outre le Open Arms, quatre bateaux de l’armée américaine ont quitté les États-Unis avec une centaine de soldats et l’équipement nécessaire à la construction d’une jetée et d’un quai à Gaza pour l’acheminement de l’aide d’humanitaire. Le voyage doit prendre 30 jours environ et l’installation sera prête « d’ici 60 jours », selon les autorités américaines.

« Affamer la population est une arme de guerre »

Mais l’envoi d’aide par voie maritime, comme les parachutages devenus quotidiens ces derniers jours, ne peuvent se substituer à la voie terrestre, martèlent l’ONU et différents acteurs internationaux. « Quand nous étudions les voies alternatives pour apporter de l’aide, par la mer ou par les airs, nous devons nous rappeler que nous devons le faire parce que la voie terrestre habituelle est fermée. Artificiellement fermée », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Et le fait d’affamer la population est utilisé comme une arme de guerre », a-t-il insisté.

L’armée israélienne a annoncé dans la nuit un autre « projet pilote » qui a permis l’entrée de six camions d’aide du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) directement dans le nord de la bande de Gaza, une première. Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a resserré ses contrôles sur l’aide entrant dans la bande de Gaza, via deux terminaux à la frontière sud du territoire, d’où les appels répétés à ouvrir des points de passage donnant directement sur le nord.

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« Finir le boulot »

En dépit des pressions internationales, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou continue de plaider pour la poursuivre de l’offensive contre le Hamas jusqu’à Rafah, dernier bastion du mouvement islamiste où s’entassent désormais 1,5 million de Palestiniens, la moitié déplacée par la guerre. « Israël remportera cette guerre quoi qu’il en coûte. Et pour gagner cette guerre, Israël doit détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah, sans quoi le Hamas se regroupera pour reconquérir Gaza et nous serons alors de retour à la case départ », a déclaré Benyamin Netanyahou par visioconférence au lobby américain pro-Israël AIPAC.

« Nous allons finir le boulot », a ajouté Netanyahou qui s’était engagé à « anéantir » le Hamas après l’attaque menée le 7 octobre.

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« Guerre contre les enfants »

Plus d’enfants ont été tués dans la bande de Gaza en quatre mois de guerre avec Israël qu’en quatre ans de conflits à travers le monde, a assuré mardi le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). « Vertigineux. Le nombre d’enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza est plus élevé que le nombre d’enfants tués en quatre ans dans l’ensemble des conflits à travers le monde », a écrit Philippe Lazzarini sur X, dénonçant une « guerre contre les enfants ».

En dépit d’intenses négociations, les pays médiateurs ne sont pas parvenus à arracher un nouvel accord de trêve accompagné de libérations d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. « Nous ne sommes pas près d’un accord », a reconnu le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari, le Hamas réclamant un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord, ce que le gouvernement israélien refuse, exigeant aussi une liste précise des otages encore vivants.

(Avec AFP)

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