Présidentielle : faible affluence dans les principales villes

Les Burkinabè étaient peu nombreux à se rendre dimanche dans les bureaux de vote pour le premier tour de la présidentielle dont le chef de l’État Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, est le grand favori face à une opposition divisée.

Des partisans du président sortant Blaise Compaoré lors d’un meeting électoral, le 19 novembre. © AFP

Des partisans du président sortant Blaise Compaoré lors d’un meeting électoral, le 19 novembre. © AFP

Publié le 21 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Alors que quelque 3,2 millions de personnes sont appelées aux urnes, une faible affluence était observée à Ouagadougou dans les bureaux ouverts de 06h00 (locales et GMT) à 18h00. La situation était la même dans la plupart des grandes villes à la mi-journée, ont indiqué des habitants.

« Confiant » dans l’issue du scrutin, le président sortant a appelé les Burkinabè à voter « massivement ».

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Désintérêt

La participation, qui s’élevait à 57,66 % en 2005, est le principal enjeu d’une élection a priori sans suspense. Et le faible nombre d’inscrits sur la liste électorale – ils étaient plus nombreux il y a cinq ans, 3,9 millions – traduit pour partie un désintérêt des quelque 16 millions de Burkinabé.

Compaoré est opposé à six candidats, cinq membres de l’opposition et un indépendant. Soutenus par de petits partis, l’avocat Bénéwendé Stanislas Sankara, chef de file de l’opposition (2e en 2005 avec 4,88 % des suffrages), et le diplomate Hama Arba Diallo sont considérés comme ses concurrents les plus sérieux.

Les cinq opposants ont dénoncé des « irrégularités » sur les cartes d’électeur qui font planer selon eux un risque de fraude. Après avoir envisagé de se retirer de la course, ils se sont finalement ravisés samedi, invoquant le « respect des électeurs ».

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La campagne, qui n’a pas déchaîné les passions, a donné la preuve de la disproportion des forces entre un chef de l’État promettant un Burkina « émergent » lors de meetings géants et ses rivaux abonnés aux petits rassemblements.

Après avoir voté dans le centre de « Ouaga », Emile Ouédraogo, 28 ans, a indiqué à l’AFP avoir opté pour le candidat Compaoré, « le bon choix ». Pour cet agent commercial, le sortant « se bat pour le développement du Burkina », ex-colonie française enclavée d’Afrique de l’Ouest et pays parmi les plus pauvres du monde.

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23 ans de pouvoir, « c’est trop pour une seule personne », estime à l’inverse Innocent Sanou, la trentaine. Ce gestionnaire d’un centre sportif a voté nul, jugeant les autres prétendants « pas crédibles ».

Résultats jeudi

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) compte proclamer les résultats provisoires « au plus tard » le jeudi 25 novembre.

L’ex-capitaine Compaoré, qui fut impliqué dans trois putschs, a été élu en 1991 à l’avènement du multipartisme, puis réélu en 1998 et 2005 (avec 80,35 % des suffrages cette année-là).

À 59 ans, il brigue le dernier quinquennat que lui autorise la Constitution. Cependant son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a dit vouloir la réviser pour lui permettre de se représenter après 2015, suscitant critiques et mises en garde de l’opposition.

Le chef de l’État n’a pas révélé ses intentions, mais a laissé toutes les options ouvertes et revendiqué le seul souci de « consolider la démocratie ».

Il a accédé au pouvoir en 1987 lors du coup d’État au cours duquel fut tué le « père de la révolution » Thomas Sankara, son ami d’enfance et frère d’armes.

Compaoré peut se targuer d’avoir apporté la stabilité à un pays naguère habitué aux convulsions. Il fait lui-même figure de « médiateur en chef » en Afrique de l’Ouest, spécialement en Guinée et en Côte d’Ivoire, après avoir été pendant des années tenu pour le grand déstabilisateur de la sous-région.

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