Les mutins veulent aller « jusqu’au bout »

Des officiers mutins ont réaffirmé samedi être déterminés à aller « jusqu’au bout » contre le régime de l’actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, se disant « sereins » sur l’issue de leur action malgré le peu de soutien de l’armée et de la population.

Barricade érigée le 18 novembre 2010 sur la route menant à l’aéroport de Madagascar. © AFP

Barricade érigée le 18 novembre 2010 sur la route menant à l’aéroport de Madagascar. © AFP

Publié le 20 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

"Pour le moment, la meilleure solution n’est pas de se réconcilier avec les autorités, l’essentiel est de bannir ce qui ne va plus dans le pays", a affirmé le général Noël Rakotonandrasana, l’un des leaders du groupe, joint au téléphone par l’AFP.

Le général Rakotonandrasana, ex-ministre des Forces armées et actuellement sans affectation, s’est dit "serein" sur l’issue de la crise, répétant une nouvelle fois être prêt à aller "jusqu’au bout".

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Mercredi, une groupe d’une vingtaine de militaires avaient affirmé à la presse avoir "suspendu toutes les institutions" de cette île de l’Océan Indien.

Leur déclaration est restée jusqu’à présent sans effet, avec l’absence de soutien apparent du reste de l’armée et la poursuite des activités habituelles dans le pays.

Calme aux abords du camp militaire

Des négociations ont depuis lors été entamées avec l’état-major. Les mutins étaient toujours samedi dans une caserne à proximité de l’aéroport international, à environ 15 km de la capitale, où la situation était normale et aucun déploiement militaire visible.

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"On doit opter pour la création d’un comité pour pouvoir diriger dans la bonne direction et la bonne gouvernance", a poursuivi le chef des mutins, indiquant être toujours "en train de négocier avec (ses) camarades" de l’état-major.

"Le Premier ministre (Camille Vital) est partisan d’un action violente, mais en tant que militaire, on doit se défendre", a-t-il expliqué, jugeant qu’une intervention par la force serait le fait de "mercenaires et d’ingrats".

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"Nous (les militaires, ndlr) sommes conscients qu’il faut se réconcilier et travailler ensemble (…), ce sont les politiciens qui nous ont fait nous affronter dans le temps",

Alors qu’aucune unité de l’armée malgache ne semble avoir décidé de rejoindre la cause des mutins, le général Rakotonandrasana a assuré être "sur le point de les convaincre".

L’appel à la mutinerie a été lancé le jour même d’un référendum constitutionnel organisé par le pouvoir en place et boycotté par une partie de l’opposition, le premier scrutin depuis l’éviction en mars 2009 du président élu Marc Ravalomanana et l’accession au pouvoir de M. Rajoelina, 36 ans.

Madagascar est plongée dans une crise politique majeure depuis fin 2008 et le début du mouvement de contestation populaire emmené par l’ex-maire d’Antananarivo Andry Rajoelina, qui a débouché sur le départ forcé de M. Ravalomanana, aujourd’hui en exil en Afrique du Sud.

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