Manifestation à Madrid contre les violences au Sahara occidental

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Madrid contre les violences enregistrées ces derniers jours au Sahara occidental et ont appelé le gouvernement Zapatero à réagir.  

Manifestion le 13 novembre 2010 à Madrid. © AFP

Manifestion le 13 novembre 2010 à Madrid. © AFP

Publié le 13 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Une manifestation a rassemblé samedi 13 novembre à Madrid les leaders des deux grands syndicats espagnols, Candido Mendez de l’UGT et Ignacio Fernandez Toxo de CCOO, ainsi que l’acteur espagnol Javier Bardem qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental.

Ce rassemblement visait à condamner la "répression marocaine" dans cette ancienne colonie espagnole, annexée en 1975 par Rabat, et à réclamer son indépendance, selon les organisateurs regroupés dans la Coordination nationale d’associations solidaires avec le Sahara.

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"Nous appelons l’Union européenne et l’Espagne à condamner cette brutale répression et les invitons à demander au roi du Maroc qu’il mette fin à cette violence injustifiée, disproportionnée et cruelle", a déclaré Javier Bardem dans un discours à la fin de la manifestation.

Drapeaux marocains brûlés

Plusieurs drapeaux marocains ont été brûlés au cours de la manifestation dont les slogans officiels étaient: "Maroc coupable, Espagne responsable", "Sahara libre maintenant!" ou encore "Maroc dehors, 35 ans d’occupation cela suffit".

Le 8 novembre, les forces marocaines ont démantelé par la force un camp de toile, au sud de Laayoune, chef-lieu du territoire, où jusqu’à 15 000 Sahrouis s’étaient installées depuis la mi-octobre pour protester contre leurs conditions de vie.

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Le bilan officiel marocain fait état de douze morts, dont dix parmi les forces de l’ordre, et de l’arrestation de 163 personnes.

Mais le Front Polisario, mouvement soutenu par Alger, qui milite pour l’indépendance du territoire, accuse Rabat d’avoir fait des "dizaines" de morts, plus de 4 500 blessés et procédé à plus de 2 000 arrestations au cours des violences à Laayoune et aussi à Smara, autre ville importante du territoire.

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Intérêts diplomatiques

Les organisateurs souhaitaient dénoncer en particulier l’attitude du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui "regarde de l’autre côté", selon un communiqué.

Vendredi, l’Espagne a demandé au Maroc des "éclaircissements" sur ces violences et fait part de sa profonde "préoccupation" mais s’est abstenue de toute condamnation.

M. Zapatero qui se trouvait à Séoul pour le G20, a expliqué que "les intérêts de l’Espagne devaient passer en premier" et que "la relation avec Rabat était une question prioritaire, une question d’Etat".

Le dirigeant de l’opposition conservatrice espagnole, Mariano Rajoy, a critiqué cette position. M. Zapatero "renonce à ses responsabilités de chef de gouvernement", a-t-il déclaré samedi au cours d’un meeting en Catalogne (nord-est).

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