Au Mali, la junte dissout la principale association étudiante

L’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) est accusée d’être responsable de violences et d’affrontements depuis plusieurs années dans le milieu scolaire et universitaire.

Manifestation de l’association des étudiants du Mali pour demander  »des journées immédiates de consultation souveraine » sur la transition. Bamako, le 9 janvier 2013. © HABIBOU KOUYATE / AFP

Manifestation de l’association des étudiants du Mali pour demander  »des journées immédiates de consultation souveraine » sur la transition. Bamako, le 9 janvier 2013. © HABIBOU KOUYATE / AFP

Publié le 14 mars 2024 Lecture : 1 minute.

Le 13 mars, la junte malienne a annoncé la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) qu’elle accuse d’être responsable de violences et d’affrontements depuis plusieurs années dans le milieu scolaire et universitaire, selon un communiqué du Conseil des ministres. « Les agissements en cause sèment des troubles au sein de l’espace scolaire et universitaire et provoquent des perturbations des cours, des assassinats, des meurtres et des destructions de biens publics et privés par des manifestations violentes de rue et des ports illégaux d’armes », affirme le gouvernement.

Le communiqué fait état d’affrontements armés « entre les différents clans de ladite association » dont le dernier en date, le 28 février, a « causé la mort d’un jeune étudiant (…) et plusieurs blessés graves ». « Au regard de ces constats, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) est dissoute ».

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Au Mali, les organisations estudiantines sont souvent considérées comme de potentiels foyers d’agitation politique. En 1991, les étudiants avaient été à la pointe du combat pour la chute du général Moussa Traoré, finalement renversé par un coup d’État mené par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré.

Des « restrictions croissantes » aux droits humains

Les Nations unies se sont dites « profondément préoccupées » par la dissolution d’organisations de la société civile au Mali, et plus largement par des « restrictions croissantes » aux droits humains et aux libertés fondamentales. Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme mentionne notamment la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), dont la dissolution a été annoncée le 6 mars, et l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali.

L’imam Mahmoud Dicko, une influente figure religieuse, est l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec les militaires au pouvoir après en avoir été l’un des soutiens. Il est actuellement à l’étranger.

Le Haut-Commissariat juge « essentiel » que les autorités protègent l’espace civique et garantissent le plein respect des lois du Mali et qu’elles se conforment à leurs obligations « en vertu du droit international et régional en matière de droits humains ».

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(Avec AFP)

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