Les adieux de Lula au continent africain

Au lendemain de l’élection de Dilma Rousseff à la tête du Brésil, le président sortant Luiz Inacio Lula da Silva a choisi de se rendre en Afrique pour une ultime tournée officielle sur le continent avec lequel il a entretenu des rapports privilégiés depuis son arrivée au pouvoir en 2003.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le 9 novembre 2010 à Maputo. © AFP

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le 9 novembre 2010 à Maputo. © AFP

Publié le 10 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a estimé mardi 9 novembre que son pays devait beaucoup à l’Afrique, lors d’une visite d’État au Mozambique, la dernière sur le continent avant de passer le relais le 1er janvier à sa dauphine Dilma Rousseff. Son ministre des Affaires étrangères, Celso Amorim, a par ailleurs qualifié de « très positif » le soutien du président américain Barak Obama à l’entrée de l’Inde comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

« En citant l’Inde, il a montré que les États-Unis acceptent la candidature du monde en développement et ouvert la porte pour d’autres grands pays émergents comme le Brésil, ou d’autres en Afrique », a souligné le ministre à Maputo.

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Une dette envers l’Afrique

Lors de cette visite d’État de deux jours, le président brésilien a estimé que son pays avait une « dette historique » envers le continent noir. « La formation du peuple brésilien doit beaucoup au continent africain, en d’autres mots, les Brésiliens sont ce qu’ils sont : heureux, beaux, amoureux de la samba, du carnaval, du football, et capables de bouger leurs hanches, grâce à notre mélange avec des Africains, des Indiens, etc. », a-t-il ajouté.

« Pendant des siècles, nos têtes ont été colonisées : on nous a appris à penser que nous étions inférieurs », a poursuivi le président sortant. « Aujourd’hui, nous voulons relever la tête ensemble et nous défaire de cette idée que le sud est dépendant du nord. »

Pour lui, l’éducation est le meilleur « instrument de démocratisation » et de construction d’une « société prospère ». Le Brésil financera à hauteur de 32 millions de dollars sur huit ans ce programme d’éducation à distance, qui doit permettre de former des professeurs et des fonctionnaires.

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Coopération sud-sud

L’ancien mineur, vêtu d’une simple chemise blanche au col ouvert, a rappelé qu’il effectuait sa dernière visite au Mozambique et « très probablement sa dernière en tant que président » en Afrique. Lula s’est rendu dans une vingtaine des 54 pays du continent au cours de ses deux mandats.

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Sous sa présidence, Lula n’a cessé de rappeler que le Brésil – l’un des derniers pays du monde à abolir l’esclavage en 1888 – est le deuxième pays noir du monde derrière le Nigeria avec 76 millions d’Afro-Brésiliens sur 190 millions d’habitants.

Ce rapprochement avec l’Afrique entre dans le cadre du renforcement de la coopération sud-sud qu’il prône. La stratégie a porté ses fruits puisque, depuis son arrivée au pouvoir en 2003, les échanges commerciaux du Brésil avec les pays africains ont presque triplé : ils sont passés de 6,15 milliards de dollars (dont 2,68 mds USD d’exportations brésiliennes) à 17,15 milliards de dollars fin 2009 (dont 8,69 mds USD d’exportations brésiliennes), selon le ministère du Commerce extérieur.

"Papa Lula"

Au Mozambique, le Brésil est particulièrement présent dans le secteur minier avec le géant Vale, qui doit ouvrir une mine de charbon géante en 2011 à Tete (nord), la construction et la production de biocarburants.

Le géant sud-américain apporte également un appui important au ministère de la Santé, notamment dans la lutte contre le Sida. Lula doit inaugurer mercredi à Maputo la première usine publique de médicaments antirétroviraux du continent, financée par le Brésil.

Le président sortant jouit d’une immense popularité au Mozambique, où la population lui est reconnaissante de cette aide. Mardi, des écoliers l’ont salué en chantant et dansant : « Papa Lula, Papa Lula, Bye Bye. »

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