Côte d’Ivoire, Burkina, Cameroun… Pourquoi internet est-il coupé dans ces pays ?

Indispensables pour la connectivité du continent, plusieurs câbles sous-marins de fibre optique ont été victimes d’incidents majeurs à l’origine de perturbations.

Coupe transversale d’un câble sous-marin. © Stefan Sauer / ZB / dpa Picture-Alliance via AFP

Coupe transversale d’un câble sous-marin. © Stefan Sauer / ZB / dpa Picture-Alliance via AFP

MAHER-HAJBI_2024

Publié le 14 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

Hors service… Ce jeudi 14 mars, de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont presque totalement privés d’internet. Des incidents majeurs au niveau des câbles sous-marins de fibre optique WACS, SAT-3 et MainOne, principaux fournisseurs de l’accès des pays subsahariens à internet, sont à l’origine de la perturbation, rapporte l’organisation spécialisée dans la cybersécurité et la gouvernance d’internet NetBlocks.

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D’après l’observateur mondial d’internet, la panne s’est initialement déclenchée en Côte d’Ivoire, au Liberia, au Bénin et au Ghana avant de toucher huit autres pays en Afrique subsaharienne – le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun, le Gabon, la Namibie, le Niger, le Nigeria ou encore le Lesotho –, où les réseaux qui fournissent le service internet via les câbles sous-marins ont été touchés.

« La fourniture d’internet est perturbée sur l’étendue du territoire national depuis la matinée du 14 mars 2024 », souligne de son côté l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun. Si l’organisation affirme ignorer les raisons de l’incident au niveau des câbles sous-marins de fibre optique, elle réitère l’engagement de ses équipes techniques à rétablir la connectivité dans les meilleurs délais.

MTN, Orange, Moov…

En Côte d’Ivoire, où l’accès à internet ne dépasse pas 4 % selon les données de NetBlocks, la panne a été quasi-totale pour les abonnés fixe et mobile de MTN et Orange, contrairement aux clients Moov. Depuis le 14 mars au matin, il est pratiquement impossible d’obtenir du réseau internet ou d’accéder aux services numériques pour les particuliers comme pour les entreprises.

Si la panne ivoirienne est classée « sévère » par NetBlocks, le taux d’accès à internet reste particulièrement réduit au Liberia (17 %), au Bénin (14 %), au Ghana (25 %) et au Burkina Faso (35 %). Les incidents des câbles sous-marins de fibre optique semblent moins toucher la connectivité au Togo (42 %), au Gabon (55 %), au Cameroun (58 %), au Niger (69 %) ou encore au Nigeria (72 %).

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Google, Meta, Starlink…

Infrastructures capitales pour l’accès à la toile, les câbles sous-marins de fibre optique s’étendent sur près de 1,3 million de kilomètres, soit plus de trente trois fois le tour de la Terre. Aujourd’hui, 99 % du trafic internet mondial transite par près de 500 câbles sous-marins, dont un peu plus de 50 % appartiennent aux Gafam – Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon, et Microsoft –, en particulier Alphabet et Meta.

Alors que le groupe dirigé par Mark Zuckerberg déploie actuellement le plus long câble au monde, baptisé 2Africa, pour accélérer le débit dans tout le continent, un autre géant s’est lancé dans la course à internet depuis l’espace : Elon Musk. Avec son service d’accès à internet haut débit par satellite, le natif de Pretoria a séduit de nombreux pays africains, notamment le Nigeria, le Rwanda, le Kenya, ou encore le Bénin.

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Installation du câble sous-marin 2Africa sur la plage d’Amanzimtoti, en Afrique du Sud, en février 2023. © REUTERS/Rogan Ward.

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