Dilma Rousseff, élue présidente avec 56 % des voix
La dauphine de Lula a été élue hier à la présidence du Brésil avec 56 % des voix. Dilma Rousseff prendra ses fonctions à la tête de la 8e économie mondiale le 1er janvier 2011.
![Dilma Rousseff, le 31 octobre 2010 à Porto Alegre. © AFP/Jefferson Bernardes](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/11/01/001112010133058000000dilmarousseff.jpg)
Dilma Rousseff, le 31 octobre 2010 à Porto Alegre. © AFP/Jefferson Bernardes
En devançant de plus de onze points son rival social-démocrate José Serra au second tour de l’élection présidentielle, dimanche, l’économiste Dilma Roussef a été élue à la présidence du Brésil.
L’ex-numéro deux du gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva a obtenu 56 % des voix et l’ancien gouverneur de Sao Paulo 44 %, a annoncé le président du Tribunal électoral supérieur Ricardo Lewandowski. Des résultats ont été reçus hier soir par des ovations et des cris de joie au siège du comité de campagne de Rousseff, où arrivaient ministres, gouverneurs et dirigeants de la coalition gouvernementale.
"J’arrive avec un sentiment de victoire méritée", a dit le dirigeant du Parti des Travailleurs (PT, gauche), José Dirceu. Les militants du PT euphoriques, revêtus de chemises rouges et agitant des drapeaux, se massaient devant le siège du comité du parti, dans un hôtel de Brasilia.
Lula, l’éminence grise
La candidate du Parti des Travailleurs (PT-gauche) a bénéficié de l’énorme popularité de Lula et du succès de sa politique qui a apporté la prospérité à ce pays grand comme deux fois l’Union européenne. En votant dans la matinée dans sa ville de Porto Alegre (sud), Dilma Rousseff avait déclaré attendre "avec confiance le résultat du vote", en raison du large avantage accordé par tous les sondages.
Lula ne pouvait se représenter après deux mandats successifs et doit transmettre le pouvoir à sa dauphine le 1er janvier. Il n’a rien dévoilé de ses projets d’avenir mais l’opposition le soupçonne de vouloir être l’éminence grise de sa protégée.
Samedi, celle-ci avait assuré que, si elle était élue, elle maintiendrait une relation "intime et forte" avec son mentor Lula. Ce dernier a toutefois écarté dimanche une participation à un gouvernement Rousseff. "Il n’y a aucune possibilité qu’un ex-président participe à un gouvernement. Dilma, si elle est élue, devra former un gouvernement qui aura son image".
Première femme présidente
Dénuée de charisme mais à la réputation de "dame de fer" quand elle était au gouvernement, Dilma Rousseff a combattu la dictature militaire dans les années 70 et a été emprisonnée pendant deux ans. Elle se présentait pour la première fois à une élection et devient la première femme présidente du Brésil. Les deux candidats finalistes s’étaient engagés à poursuivre la politique de Lula qui a sorti de la pauvreté 29 millions de Brésiliens avec une économie en plein boum.
"J’ai voté pour l’humilité et la cause de Lula. Quand je vivais dans le Nord-Est les gens n’avaient même pas de vélo. Maintenant ils ont tous une voiture ou une moto", a déclaré à l’AFP Inacio Batista, un vendeur ambulant de galettes de maïs à Sao Paulo qui a voté pour Dilma Roussef. L’abstention a marqué le second tour avec 21% des Brésiliens, selon les résultats partiels, qui ne sont pas allés voter, bien que le vote soit obligatoire.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »