Présidentielle : Compaoré fait ses dernières recommandations aux candidats
Après les tensions qui ont entouré l’entre-deux tours de l’élection présidentielle en Guinée, le médiateur Blaise Compaoré est en visite à Conakry pour y rencontrer les protagonistes du scrutin, à une semaine du vote final.
Le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, est arrivé samedi 30 octobre à Conakry pour y rencontrer les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle prévu le 7 novembre, a rapporté la radio nationale guinéenne.
Le président Compaoré a été accueilli à sa descente d’avion par le président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, selon la même source. Il a ensuite rencontré l’ancien Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo, qui avait recueilli 43% des voix au premier tour le 27 juin, et l’opposant à tous les régimes depuis l’indépendance du pays en 1958, Alpha Condé, qui avait rassemblé 18,25% des suffrages.
M. Compaoré "leur rappelé la lourde responsabilité qui leur incombe dans le maintien de la paix et de la sécurité, avant, pendant et après le scrutin", a rapporté le ministère guinéen des Affaires étrangères dans un communiqué.
Devant la presse, M. Compaoré a ensuite déclaré: "la Guinée a besoin de davantage de sérénité et je souhaite que les uns et les autre puissent s’investir dans un retour au calme complet, en commençant par une solidarité et une affection plus grande pour tous ceux et toutes celles qui ont été victimes". Il n’a pas expliqué précisément à quelles "victimes" il faisait référence, mais a évoqué des "tracasseries", des "personnes déplacées du fait d’incidents" et une "situation inexpliquée" pour "ceux qui sont à l’hôpital"…
Affrontements ethnico-politiques
Cette visite intervient alors que la fin de la campagne électorale a été marquée par des affrontements entre militants des deux camps et des violences politico-ethniques, sur fond de rumeurs et de suspicions.
Le 22 octobre, des militants du parti de M. Condé avaient été hospitalisés en se plaignant d’avoir été "empoisonnés" par des boissons distribuées durant un meeting de leur candidat. Il s’agissait, selon le gouvernement, de "120 cas suspects d’intoxication". Mais la rumeur avait couru que "les Peuls du parti de M. Diallo avaient empoisonné l’eau" et ces accusations avaient déclenché une série d’attaques visant spécifiquement les Peuls, à Conakry et dans des villes de l’est.
Mercredi soir, les deux candidats se sont serré la main devant les caméras, quand le général Konaté les a réunis pour conclure un accord sur la date du second tour, fixée au 7 novembre. Mais la "tournée d’apaisement" que MM. Diallo et Condé devaient effectuer ensemble, jeudi, dans trois villes du centre et de l’est, a été annulée du fait du désistement de M. Condé.
Mobilisation de tous
M. Compaoré a aussi souhaité "une mobilisation de tous et de toutes, y compris les communautés religieuses et traditionnelles, pour apporter de la sagesse à la compétition". Evoquant "les personnes déplacées", il a recommandé de "faire en sorte que tous les Guinéens puissent voter".
"Nous repartons confiants, tous les Guinéens ont pris conscience de la valeur de stabilité de ce pays et de son unité", a-t-il conclu.
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