Sauvetage des premiers mineurs après 68 jours sous terre

Les premiers des 33 mineurs bloqués sous terre depuis 68 jours au Chili ont été remontés sains et saufs à la surface dans la nuit du mardi au mercredi matin alors que les opérations de sauvetage se poursuivaient pour leurs compagnons.

Le deuxième mineur Mario Sepulveda à son arrivée à la surface le 13 octobre 2010 à Copiapo. © AFP

Le deuxième mineur Mario Sepulveda à son arrivée à la surface le 13 octobre 2010 à Copiapo. © AFP

Publié le 13 octobre 2010 Lecture : 3 minutes.

Florencio Avalos, un contremaître de 31 ans, a été le premier à être hissé à 00H10 locales (03H10 GMT) lors d’une ascension sans problème de moins de 15 minutes dans une nacelle métallique de 53 cm de diamètre treuillée à travers un puits de 622 mètres de profondeur.

Devant les caméras de télévision qui retransmettent en direct les opérations, il a serré son enfant de sept ans dans ses bras, puis son épouse Monica, le président chilien Sebastian Pinera et plusieurs personnes présentes aux abords de la sortie du puits. Il a ensuite été rapidement dirigé vers un hôpital de campagne installé sur place, pour y subir une première série d’examens médicaux.

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Florencio Avalos dans les bras du président chilien Sebastian Piñera,
le 12 octobre 2010, à la sortie de la mine à Copiapo.
© AFP

« Notre premier mineur est avec nous », s’est réjoui le président Sebastian Pinera lors d’une allocution sur place. « On avait la conviction qu’ils étaient en vie, que nous allions les secourir […]. Nous disions que nous allions les chercher et nous les avons retrouvés. Et à présent, que nous allons les secourir sains et saufs et nous allons le faire », a ajouté Pinera.

La famille de Florencio Avalos a laissé éclaté sa joie, tout en pensant à son frère Renan, toujours prisonnier de la mine.

Une heure par mineur

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Ce premier mineur secouru a été suivi par son camarade Mario Sepulveda, remonté à la surface une heure après.

Des essais de dernière minute avaient retardé de plusieurs heures le début des opérations, qui n’ont commencé que vers 23H20 avec la descente d’un premier secouriste à bord de la nacelle qui doit remonter un à un les mineurs.

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Une quinzaine de minutes plus tard, ce secouriste, Manuel Gonzales, a atteint le fond de la mine où les 33 mineurs l’ont accueilli par des applaudissements, devant une caméra installée au fond. Les hommes se sont ensuite rassemblés autour de lui pour écouter ses instructions, dans l’atelier souterrain orné d’un drapeau chilien.

Il a ensuite aidé Florencio Avalos à se préparer et à prendre place dans la nacelle. L’ordre de remontée des mineurs a été déterminé à l’avance par les secouristes, selon un modèle théorique de sauvetage, faisant passer les plus « habiles » en premier, les plus « faibles » ensuite, et les plus « forts », capables de supporter une attente prolongée, en dernier.

La remontée par un puits d’évacuation foré en 33 jours, prend une quinzaine de minutes, mais avec la préparation de chaque voyage, il faudra une heure environ par mineur pour achever l’opération.

Stars planétaires

Les mineurs, 32 Chiliens et un Bolivien, ont été pris au piège par un éboulement le 5 août, au fond de la mine de cuivre et d’or San José, dans le désert de l’Atacama (nord du Chili).

Outre les 800 proches et parents de mineurs, plus de 2.000 journalistes ont accouru du monde entier pour le « happy end » de cette aventure inédite de survie sous terre. Le président bolivien Evo Morales devait aussi arriver mercredi matin pour saluer son compatriote Carlos Mamani.

En l’espace de deux mois, les « 33 » sont devenus des vedettes planétaires, recevant des maillots dédicacés de stars du football, des chapelets bénis par le pape, des iPod offerts par le patron d’Apple Steve Jobs, pour les aider à tenir pendant leur calvaire, qui inspire déjà des réalisateurs de cinéma.

Sept jours après l’éboulement, le ministre chilien des Mines, Laurence Golborne jugeait pourtant « très faibles » les chances de les retrouver vivants.

Mais sous la pression des familles des mineurs, venues camper sur place dès le lendemain, les secouristes ont poursuivi leurs efforts jusqu’à ce qu’une sonde remonte le 22 août un message griffonné sur un bout de papier, désormais célèbre : « Nous allons bien, les 33, dans le refuge. »

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