Sommet afro-arabe : un « partenariat stratégique » et des inquiétudes sur le cas du Soudan

Pour la deuxième édition du sommet afro-arabe à Syrte (Libye), 33 ans après la première, les chefs d’État arabes et africains ont annoncé la mise en place d’un « partenariat stratégique ». Les leaders arabes se sont particulièrement inquiétés de la sécession probable du Sud-Soudan en 2011. Mouammar Kadhafi craint de voir ce type de problème se reproduire ; Abdoulaye Wade propose l’envoi de cinq chefs d’État.

Participants au sommet afro-arabe à Syrte le 10 octobre 2010. © AFP

Participants au sommet afro-arabe à Syrte le 10 octobre 2010. © AFP

Publié le 10 octobre 2010 Lecture : 3 minutes.

Les chefs d’État arabes et africains, réunis dimanche à Syrte, en Libye, s’apprêtent à lancer un « partenariat stratégique », sur fond d’inquiétudes sur le Soudan menacé de partition.

Ce deuxième sommet afro-arabe, qui se tient 33 ans après une première réunion organisée au Caire en mars 1977, doit adopter une « stratégie de partenariat » et un plan « d’action commun » pour une coopération économique et politique entre les pays arabes et les États africains.

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Ce sommet « est l’aboutissement d’une prise de conscience de la nécessité de transformer la coopération afro-arabe en un véritable partenariat stratégique doté de plans d’action », a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, à l’ouverture de la réunion.

Encourager l’investissement et le commerce

Le projet de « la stratégie de partenariat », dont l’AFP a obtenu une copie, prévoit de renforcer le « dialogue politique, sur la paix et la sécurité ainsi que la coopération dans les secteurs financier, commercial et du développement » et d’encourager l’investissement et le commerce entre pays africains et arabes.

Il vise également à « encourager l’investissement et le commerce et renforcer la coopération dans les domaines de l’énergie, de l’environement, des ressources hydrauliques, et dans l’agriculture et la sécurité alimentaire ».

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M. Ping a appelé dimanche les riches pays arabes à investir en Afrique pour aider le continent à sortir de « la marginalisation économique ».

« Les États frères arabes disposent de vastes réserves d’épargne, de ressources financières considérables et d’immenses capacités d’investissement. Nous pouvons nous rendre complémentaires », a déclaré M. Ping devant les dirigeants arabes et africains.

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« L’Afrique cherche à sortir de la marginalisation économique dans laquelle elle est confinée et ce, notamment par le biais du renforcement des investissements et de l’intensification du commerce », a-t-il dit, estimant que la proximité géographique entre pays africains et arabes représentait « un avantage certain ».

« Disons-le clairement: ce sommet est celui de l’investissement des capitaux arabes en Afrique », a déclaré de son côté le numéro un libyen Mouammar Kadhafi, estimant que les pertes subies par les pays arabes lors de la crise financière mondiale auraient pu être évitées si ces derniers avaient investi en Afrique.

Le cas du Sud-Soudan

Le sommet auquel participe le président soudanais Omar el-Béchir se tient sur fond d’inquiétudes sur la stabilité au Soudan, à l’approche d’un référendum au cours duquel le Sud Soudan pourrait opter pour l’indépendance. Un second référendum est prévu simultanément le 9 janvier sur le statut de la région contestée d’Abyei, située à la lisière du Nord et du Sud du Soudan.

Les deux référendums « continuent d’être une source d’inquiétude vue la complexité des problèmes d’avant et d’après-référendum, qui doivent être résolus », a indiqué M. Ping.

Le colonel Kadhafi a prévenu de son côté qu’une partition du Soudan pourrait devenir une « maladie contagieuse » qui menacerait d’autres pays de la région.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé quant à lui qu’il craignait « l’impact du référendum sur la sécurité et la stabilité dans une vaste partie de l’Afrique et du Moyen-Orient », soulignant la nécessité d’une « bonne préparation ».

Dans un projet de « déclaration de Syrte », dont l’AFP a obtenu une copie, les chefs d’État arabes et africains soulignent la nécessité de « respecter la souveraineté du Soudan, son intégrité territoriale et son indépendance » et affirment leur « refus total de toute tentative de porter atteinte à sa souveraineté, son unité, sécurité ou stabilité ».

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a proposé dimanche d’envoyer une délégation de cinq chefs d’État africains et arabes au Soudan pour apaiser les tensions à l’approche du référendum du Sud-Soudan, a indiqué à l’AFP un responsable soudanais.

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