Le pays est « au bord du gouffre » d’après le FNL d’Agathon Rwasa
Le chef des ex-rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL), Agathon Rwasa, a demandé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon d’intervenenir pour éviter au Burundi de retomber dans la violence. Des poches de rébellion semblent s’être formées dans les marais de la Rukoko.
"Nous avons été victime d’une conspiration au sommet de la hiérarchie du parti FNL, orchestrée par les marionnettes du pouvoir (…), et comme toutes les voies de recours interne semblent épuisées, nous recourons à votre autorité pour solliciter votre intervention en vue du rétablissement du parti FNL et de ses leaders dans leurs droits", écrit M. Rwasa.
Le leader historique de la rébellion des FNL, devenue parti politique courant 2009, a été "destitué" début août par des dissidents proches du pouvoir, après être entré en clandestinité peu après la tenue des élections communales le 24 mai, entachées de fraudes massives selon l’opposition.
Poches de rébellion
M. Rwasa estime dans sa missive qu’"il serait très dangereux de laisser (la paix) torpillée par des gens qui ne veulent que se maintenir au pouvoir par la tyrannie, la persécution et l’exclusion".
En une semaine, 14 cadavres ont été découverts à l’embouchure de la rivière Rusizi (13 km au nord-ouest de Bujumbura), alors qu’au moins 14 civils avaient été tués la semaine dernière dans les marais voisins de la Rukoko. Ces meurtres semblent confirmer les rumeurs sur la présence de nouvelles poches de rébellion dans les marais de la Rukoko et dans la forêt de la Kibira.
"Toute dernière correspondance écrite"
Selon des sources policières, Agathon Rwasa qui se déplace entre les provinces de Bubanza (ouest du Burundi) et la République démocratique du Congo voisine, serait l’un des leaders des "bandits armés" dénoncés par le pouvoir.
"Nous portons à la connaissance de votre excellence que la présente est la toute dernière correspondance écrite à ce sujet", prévient Agaton Rwasa, dans sa lettre sans préciser ce que sera sa prochaine démarche.
"C’est un avertissement pour que les Nations unies ne laissent pas les Burundais périr (car) elles savent que (…) nous sommes au bord du gouffre", a précisé vendredi un proche de M. Rwasa, Alfred Bagaya, qui a distribué la lettre à la presse.
Le Burundi sort de 13 ans d’une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.
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