En Afrique, Poutine le réélu a son fan-club
Le plébiscite de Vladimir Poutine était écrit d’avance. Après vingt-cinq ans au centre de l’exécutif russe, comme président du gouvernement ou de la fédération, le chef de l’État rempile pour un mandat présidentiel de six ans, avec un score de 87,21 % des suffrages exprimés le 17 mars.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 19 mars 2024 Lecture : 2 minutes.
La victoire ne pouvait échapper à Vladimir Poutine. L’adversaire radical Alexeï Navalny est mort. Le présidentiable pacifiste Boris Nadejdine avait été écarté du scrutin. Quant au vote, il était encadré au point que les électeurs ne disposaient pas d’enveloppe pour assurer le secret de leur bulletin… Les Occidentaux dénoncent un simulacre, en particulier les alliés les plus visibles de l’Ukraine. Les amis chinois, iraniens, nord-coréens ou cubains, eux, l’encensent.
L’AES en première ligne
Soucieux de s’assurer les voix d’un nombre croissant d’États sur la scène internationale, Poutine doit toutefois aussi regarder particulièrement les réactions venues d’un continent africain bigarré. C’est en chœur que les nouvelles juntes amies de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont félicité le maître du Kremlin. Le général nigérien Abdourahamane Tiani a adressé à l’élu ses « vives et chaleureuses félicitations ainsi que ses vœux de réussite ».
Au Mali, où les paramilitaires russes du groupe Wagner sont particulièrement visibles, le colonel malien Assimi Goïta a félicité son homologue et évoqué « le renouvellement de la confiance » du peuple russe. Quant au capitaine burkinabè Ibrahim Traoré, il s’est enthousiasmé des perspectives qu’offre cette réélection pour le « renforcement des relations déjà excellentes » entre son pays et la Russie. Enfin, dans le nord du continent, l’Algérie a confirmé son statut de grand allié en félicitant le président de la fédération pour sa réélection à la magistrature suprême.
Déby Itno, Sassou Nguesso et les autres
Les réactions des autres pays africains sont arrivées au compte-gouttes, certains leaders ayant entrepris de déployer un numéro d’équilibriste. Le général tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a par exemple souligné chez Poutine – qu’il avait rencontré à Moscou en janvier dernier – le statut de « leader capable de guider son pays vers un avenir prospère et stable ». Il prendra toutefois garde à ne trop froisser son allié français, alors que l’envoyé d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, affirmait, début mars, que l’armée française resterait au Tchad.
Du côté du Congo-Brazzaville, un autre fin connaisseur de la Françafrique et de ce qu’il reste de ses réseaux, Denis Sassou Nguesso, s’est lui aussi fendu d’un message pour la « brillante réélection » de Vladimir Poutine. « Monsieur le président et cher Vladimir, a écrit le président congolais […], il m’est particulièrement agréable de vous adresser, au nom du peuple congolais, mes très vives félicitations. »
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