Lutte contre la LRA : la société civile fustige le manque de coordination entre les États
Des personnalités de la société civile des quatre pays africains affectés par la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), ont appelé samedi à davantage de coordination pour mettre fin à sa longue campagne de violence.
Une trentaine d’élus locaux et de responsables religieux venus d’Ouganda, de République démocratique du Congo (RDC), de Centrafrique et du Sud-Soudan ont critiqué le "manque de stratégie globale et coordonnée" pour mettre fin à la rébellion, dans un communiqué commun dont l’AFP a obtenu une copie.
"La LRA commet des atrocités dans des régions très reculées de pays déjà instables", peut-on lire dans ce communiqué publié après une rencontre exceptionnelle de trois jours à Yambio, au Sud-Soudan, capitale de l’Etat d’Equateur-Occidental particulièrement touché par les violences.
Une meilleure coopération est nécessaire, ont averti les signataires dont six évêques, soulignant que "les atrocités de la LRA ne montrent aucun signe de diminution".
Le problème des conflits intérieurs
Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées par la LRA depuis qu’elle a commencé ses activités dans le nord ougandais en 1988. Les rebelles ont étendu leurs opérations dans l’extrême nord-est de la RDC depuis une dizaine d’années, puis en 2008 en Centrafrique. Ils sévissent aussi depuis des années au Sud-Soudan.
"La RDC, le Soudan et la Centrafrique souffrent tous de conflits intérieurs qui les empêchent de concentrer leurs forces contre la rébellion", affirment-ils, appelant les armées nationales à déployer davantage de troupes sur ce front.
"La communauté internationale n’a pas réussi jusque-là à mettre sur pied un plan global pour lutter contre la LRA", estiment-ils, réclamant que les troupes de l’ONU soient autorisées à "se déployer plus rapidement" en cas d’attaque.
Ils ont dit préférer "une solution durable dans le cadre d’un accord négocié", après "des décennies d’interventions militaires vaines".
Les brutalités de la LRA -meurtres, viols, enrôlement de force des enfants- ont poussé plus de 25.000 personnes à fuire le seul Sud Soudan depuis janvier, selon l’ONU.
Des milliers d’autres ont été massacrés, enlevés ou expulsés de chez eux en Centrafrique et RDC par les rebelles dirigés par Joseph Kony, recherché par la justice internationale pour crimes de guerre et contre l’humanité.
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