Massacre du 28-Septembre en Guinée : la cour repousse au jugement une possible requalification en crimes contre l’humanité

Le tribunal qui juge le procès historique du massacre du 28-Septembre a décidé de remettre au moment du jugement une éventuelle requalification des faits en crimes contre l’humanité.

Au jour de l’ouverture du procès du massacre du 28-Septembre dans le nouveau tribunal de Conakry, le 28 septembre 2022. © CELLOU BINANI/AFP

Au jour de l’ouverture du procès du massacre du 28-Septembre dans le nouveau tribunal de Conakry, le 28 septembre 2022. © CELLOU BINANI/AFP

Publié le 21 mars 2024 Lecture : 1 minute.

Début mars, le parquet, soutenu par les avocats des nombreuses parties civiles, avait demandé à la Cour de requalifier les faits commis lors du massacre du 28 septembre 2009 en crimes contre l’humanité.

« Le tribunal, après avoir entendu toutes les parties sur la requalification des faits requise par le ministère public, décide que cette transition sera tranchée dans la décision sur le fond et, en conséquence, ordonne la continuation des débats », a déclaré mercredi 20 mars le juge Ibrahima Sory II Tounkara. Il a renvoyé ce procès historique au 25 mars, avec le début des confrontations.

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Victimes et ONG avaient réclamé la requalification des faits

La justice guinéenne avait retenu une litanie de qualifications d’assassinats, meurtres, actes de torture, coups et blessures volontaires, séquestrations, incendies volontaires ou encore pillages. Mais ceux de crimes contre l’humanité n’avaient pas été mentionnés.

L’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara et dix autres anciens responsables militaires et gouvernementaux répondent depuis septembre 2022 devant un tribunal du massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là et les suivants, des membres de la garde présidentielle, des soldats, des policiers et des miliciens réprimant un rassemblement de l’opposition s’étaient livrés avec une brutalité effrénée à des abominations dans un stade de Conakry.

Au moins 156 personnes ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, des centaines blessées et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Les exactions ont continué plusieurs jours, contre des femmes séquestrées et des détenus torturés.

Un certain nombre d’ONG, comme Human Rights Watch, avaient réclamé la requalification des faits. La commission d’enquête de l’ONU avait également conclu que les actes commis ces jours-là étaient constitutifs de crimes contre l’humanité.

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(Avec AFP)

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