Un homme d’affaire empêché de brûler la Bible

Un homme d’affaires sud-africain voulait brûler samedi des Bibles en réponse à la menace d’un pasteur américain de mettre le feu au Coran, mais il en a été empêché par un tribunal de Johannesburg, a indiqué l’avocat qui a porté l’affaire devant la justice.

Un enfant prie, une bible sur les genoux, près de Johannesbourg, en Afrique du Sud. © AFP

Un enfant prie, une bible sur les genoux, près de Johannesbourg, en Afrique du Sud. © AFP

Publié le 11 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

La Haute cour de Johannesburg a publié vendredi soir un arrêt d’urgence interdisant à Mohammed Vawda d’organiser un "autodafé de Bibles" sur une place de la ville, a précisé l’avocat, Zehir Omar.

Le Sud-africain s’est inspiré de la menace du pasteur Terry Jones, chef d’un groupuscule chrétien intégriste, de brûler des exemplaires du Coran pour le 9e anniversaire des attentats du 11-Septembre 2001, a expliqué l’avocat qui représente "Les Chercheurs de la Vérité", une organisation intellectuelle islamique.

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Le pasteur américain a dit avoir finalement renoncé à son projet qui avait provoqué une vague de protestations dans le monde musulman comme aux Etats-Unis et partout ailleurs dans le monde.

"Vawda insistait sur la nécessité de répondre aux projets du pasteur Jones", a expliqué M. Omar à l’AFP. "Il était très remonté contre ses menaces répétées".

M. Vawda a expliqué au journal Saturday Star que le religieux américain l’"a mis en colère et a scandalisé. Mon action était dirigée contre lui. Je voulais le stopper d’une manière ou d’une autre".

"Brûler la Bible, c’est brûler une partie du Coran"

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Mais selon M. Omar, ses clients ont décidé de saisir le tribunal pour empêcher qu’un texte religieux considéré comme sacré par les musulmans ne soit brûlé.

"Les Chercheurs de la Vérité pensent que brûler la Bible offense aussi les musulmans. Le Coran intègre le Nouveau Testament et la Torah", a-t-il expliqué. "Brûler la Bible reviendrait à brûler une partie du Coran".

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Vendredi, les juges avaient décidé que brûler un texte religieux considéré comme sacré par des membres de la communauté sud-africaine était contraire à la loi et que la liberté d’expression d’une personne était limitée si son exercice était considéré comme injurieuse par d’autres.

M. Vawda lui-même s’est déclaré satisfait de la décision du tribunal après que celui-ci eut cité, à l’appui de son jugement, des versets du Coran soulignant l’importance de respecter la Bible ou la Torah.

M. Omar a estimé que l’exemple sud-africain devrait être suivi par les Etats-Unis à l’encontre du pasteur Jones ou d’autres qui auraient des projets similaires à l’avenir. "Si les Américains avaient fait la même chose, ils auraient pu empêcher les dommages faits à leur réputation internationale, déjà ternie", a-t-il déclaré.

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