Barack Obama appelle les Américains à la tolérance
Le président Barack Obama a appelé vendredi ses compatriotes à ne pas s’en prendre les uns aux autres et à faire preuve de tolérance religieuse, sur fond de controverse sur la place de l’islam dans la société américaine et à la veille du neuvième anniversaire du 11-Septembre. Il a en outre appelé Israël à reconduire son gel de la colonisation.
"Je ferai tout mon possible tant que je serai président des Etats-Unis d’Amérique pour rappeler aux Américains que nous formons une nation sous le regard de Dieu, et que nous appelons peut-être Dieu par des noms différents, mais nous demeurons une nation", a déclaré M. Obama au cours d’une conférence de presse à la Maison Blanche.
"Il est d’une importance cruciale que la majorité écrasante des Américains demeure fidèle à ce qu’il y a de meilleur en nous: une croyance en la tolérance religieuse, une idée claire de l’identité de nos ennemis", a-t-il dit.
"Nos ennemis sont Al-Qaïda et ses alliés qui essaient de nous tuer, mais qui ont tué plus de musulmans que qui que ce soit d’autre sur terre", a-t-il insisté.
Ces remarques interviennent à l’issue d’une semaine qui a vu la tension monter à la suite du projet d’un pasteur extrémiste de brûler des exemplaires du Coran le 11 septembre, et sur fond de polémique sur la construction d’une mosquée à proximité de Ground Zero à New York.
Tout en disant comprendre le caractère très sensible de ce dernier dossier, M. Obama a répété que les musulmans avaient le droit de construire un lieu de culte à cet endroit, tout comme les chrétiens pouvaient construire une église, les juifs une synagogue ou les hindous un temple.
Le président a rappelé aux Américains qu’une telle position affaiblissait la rhétorique d’Al-Qaïda. Il a d’ailleurs chanté les louanges de son prédécesseur George W. Bush qui avait fait comme lui la distinction entre les terroristes et la religion musulmane.
Mea culpa sur Guantanamo
Il a toutefois reconnu que sa propre administration avait "failli" dans son objectif de fermer la prison de Guantanamo et a répété son intention de juger les responsables du 11-Septembre, sans néanmoins fixer aucune date.
Concernant le projet – actuellement suspendu – de brûler des exemplaires du Coran, M. Obama a mis en garde ses compatriotes contre des gestes qui pourraient mettre des Américains en danger, en particulier des soldats déployés en Irak et en Afghanistan.
"Je veux éviter que nous assistions à l’émergence de toute une série de personnes à travers le pays qui pensent que (brûler le Coran) leur permettra d’attirer l’attention sur eux", a ajouté M. Obama.
En politique étrangère, le président a appelé Israël à prolonger le moratoire sur la colonisation devant expirer fin septembre, tout en demandant aux Palestiniens de faciliter cette décision par leur volonté de faire aboutir le processus de paix.
"J’ai dit au premier ministre (israélien Benyamin) Netanyahou que tant que les pourparlers allaient dans la bonne direction, cela avait du sens de prolonger le moratoire", a-t-il révélé.
Sur les négociations directes qui viennent de reprendre sous ses auspices, M. Obama a résumé son credo: "que le président (palestinien Mahmoud) Abbas et le Premier ministre Netanyahou commencent à réfléchir sur la façon d’aider l’autre à réussir, plutôt que de faire en sorte qu’il échoue".
Cette conférence de presse a aussi été l’occasion pour M. Obama de défendre sa politique économique, à moins de deux mois d’élections qui pourraient voir l’opposition républicaine tailler des croupières aux démocrates au Congrès en capitalisant sur le mécontentement dû au chômage.
Il s’est dit déterminé à faire accélérer une reprise économique "douloureusement lente" et a appelé une nouvelle fois les républicains à coopérer pour adopter des mesures d’aide aux petites entreprises.
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