Quand les survivants d’un massacre poursuivent d’anciens Casques bleus

Le procès intenté par deux rescapées du génocide rwandais contre l’État belge et trois de ses militaires s’est ouvert mercredi devant un tribunal de Bruxelles, qui devra dire si la Belgique est coupable d’avoir laissé se produire un massacre de plus de 2 000 réfugiés.

Florida Mukeshimana-Ngulinzira, l’une des plaigantes au procès intenté contre l’Etat belge. © AFP

Florida Mukeshimana-Ngulinzira, l’une des plaigantes au procès intenté contre l’Etat belge. © AFP

Publié le 8 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

Au printemps 1994, le contingent belge formait l’ossature de la Minuar, la mission de l’ONU déployée au Rwanda après les accords de paix d’Arusha, qui prévoyait un partage du pouvoir entre hutus et tutsis, les deux principales ethnies de ce petit pays d’Afrique centrale.

Le 7 avril, au lendemain du déclenchement du génocide par des extrémistes hutus, 10 Casques bleus belges avaient été assassinés. La Belgique avait alors immédiatement décidé de se retirer de la Minuar, se préoccupant essentiellement d’évacuer ses ressortissants, nombreux dans cet ancien protectorat belge.

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"Abandonné par les Casques bleus"

Le 11 avril, 97 Casques bleus belges cantonnés à l’École technique officielle Don Bosco (ETO) de Kigali avaient reçu l’ordre de rejoindre l’aéroport de la capitale. Ils avaient laissé sans protection les quelque 2 000 réfugiés, principalement tutsis, qui s’y trouvaient.

Emmenés sur une colline, « la plupart d’entre eux ont été abattus à la mitrailleuse et achevés à la machette peu de temps après le départ des Belges », a rappelé devant le tribunal civil de Bruxelles l’avocat d’une des plaignantes, Me Eric Gillet.

D’autres, comme le ministre des Affaires étrangères Boniface Ngulinzira, un hutu partisan des accords de paix d’Arusha, ont été tués alors qu’ils tentaient de s’échapper.

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« Je veux comprendre pourquoi mon mari, qui avait pour idéal la paix entre les Rwandais, a été abandonné par les Casques bleus qui avaient pour mission de le protéger, a été abandonné, tout comme les autres réfugiés », explique quinze ans plus tard l’une des plaignantes, sa veuve Florida Ngulinzira.

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