Une réunion extraordinaire de la FAO inquiète
La FAO a convoqué une rencontre exceptionnelle en septembre. La situation actuelle des marchés céréaliers n’est pas au mieux et des facteurs supplémentaires ont de quoi alarmer, mais on est encore loin des signes avants-coureurs de la dernière crise alimentaire. Pour le moment.
La FAO organisera le 24 septembre à Rome une réunion spéciale sur les tensions parcourant les marchés des céréales alimentées par l’annonce jeudi 2 septembre à Moscou d’une prolongation de l’embargo sur ses exportations et par les émeutes au Mozambique sur le prix du pain.
"Il ne s’agit pas d’une réunion d’urgence mais d’une réunion spéciale car il y a beaucoup d’instabilité actuellement" pour les prix des produits alimentaires, a indiqué un responsable de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Pour la FAO, il n’y a pas d’urgence et "nous continuons à dire que les fondamentaux sont ok, que les stocks sont largement suffisants, que l’on n’est pas dans la même situation qu’avant la crise (alimentaire et les émeutes de la faim, ndlr) de 2007/2008", a-t-il ajouté, sous couvert de l’anonymat.
Anxiété et instabilité
Habituellement ces réunions sont organisées tous les deux ou trois ans, a précisé, Abdolreza Abbassian, économiste et analyste de la FAO en charge des céréales.
Ce n’est pas une réunion dictée par la crainte d’une nouvelle crise alimentaire mais "il y a pas mal d’anxiété sur les marchés" et l’annonce par la Russie qu’elle ne recommencera pas à exporter ses céréales avant 2011 "va prolonger cette période d’anxiété et d’instabilité sur les marchés", a indiqué M. Abbassian. "Evidemment qu’il n’y aurait pas de réunion si la situation était normale sur les marchés", a-t-il noté.
La crise mozambicaine a de multiples facteurs
Les ambassadeurs auprès de la FAO et ministres qui participeront à la réunion du 24 seront appelés à "réfléchir sur les leçons à tirer de la crise de 2007/2008", selon M. Abbassian, selon lequel sera abordée aussi la situation au Mozambique.
Toutefois, sur la base d’informations ramenées par des délégués FAO revenus récemment du Mozambique, il a estimé que les émeutes "ne sont pas uniquement liées au prix du pain dont le gouvernement avait déjà annoncé la hausse le 6 septembre, c’est une combinaison de facteurs".
Selon M. Abbassian, "les prix du blé en soi étaient plutôt faibles la semaine passée au Mozambique", les autres raisons sont "la dévaluation de la monnaie qui a renchéri tous les produits importés entraînant des hausses aussi pour le prix des carburants et de l’eau".
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