Blinken en Israël, une résolution à l’ONU

Pour la première fois, les États-Unis ont présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU sur un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » retenus à Gaza depuis le début de la guerre.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’entretient avec le chef de cabinet adjoint pour la politique Tom Sullivan, avant de quitter l’Égypte pour Israël, le 22 mars 2024. © Evelyn Hockstein / POOL / AFP

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’entretient avec le chef de cabinet adjoint pour la politique Tom Sullivan, avant de quitter l’Égypte pour Israël, le 22 mars 2024. © Evelyn Hockstein / POOL / AFP

Publié le 22 mars 2024 Lecture : 3 minutes.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rend ce 22 mars en Israël pour tenter d’arracher un accord de trêve à Gaza au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer sur une résolution des États-Unis sur un « cessez-le-feu immédiat » dans le territoire ravagé par la guerre.

Pendant que les diplomates s’activent, les affrontements se poursuivent dans la bande de Gaza, notamment dans et autour de l’hôpital al-Chifa, le plus important du territoire, où les forces israéliennes ont affirmé avoir tué plus de 140 combattants palestiniens et en avoir arrêté plus de 350 autres depuis le début de la semaine.

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Après cinq mois et demi de guerre, « le fossé se réduit » dans les négociations pour une trêve associée à une libération d’otages, a déclaré Antony Blinken. « S’il est difficile de parvenir » à un accord, « cela est toujours possible », a-t-il ajouté. En parallèle de ces pourparlers, les États-Unis ont pour la première fois présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU sur un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » retenus à Gaza depuis le début de la guerre. Le texte, consulté par l’AFP et qui doit être soumis au vote du Conseil de sécurité, souligne « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle ». L’issue du vote est toutefois incertaine alors que la Russie réclame un « appel » plus clair à faire taire les armes.

« L’erreur de Rafah »

Les États-Unis, alliés historiques d’Israël, ont déjà mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu, estimant que cela aurait bénéficié au Hamas. Mais face au lourd bilan humain et à la menace de famine, Washington redouble à présent d’efforts pour parvenir à une trêve et éviter une offensive terrestre sur Rafah. « Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas », estime Blinken, qualifiant « d’erreur » et « d’inutile » une éventuelle invasion terrestre de Rafah, ville à la frontière égyptienne où s’entassent, selon l’ONU environ 1,5 million de Palestiniens, la majorité déplacés par la guerre dans le reste du territoire.

Le 21 mars, les 27 pays de l’Union européenne ont eux aussi exhorté Israël à ne pas lancer d’opération sur Rafah et appelé à une « pause humanitaire immédiate ». Mais en dépit des pressions internationales, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour « vaincre » militairement le Hamas à Gaza et éviter un autre 7 octobre.

Mossad et CIA au Qatar

Lors de sa sixième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, Antony Blinken a rencontré au Caire le président Abdel Fattah al-Sissi pour discuter des moyens de parvenir à un cessez-le-feu, avant une réunion avec les chefs de la diplomatie de cinq pays arabes – Égypte, Qatar, Arabie saoudite, Jordanie, Émirats arabes unis qui ont appelé à « un cessez-le-feu complet et immédiat ».

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Les discussions sur une trêve se poursuivent à Doha entre représentants des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte. Le chef du Mossad, les services de renseignement israéliens, David Barnea, doit y rencontrer ce 22 mars le directeur de la CIA, William Burns, ainsi que le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani et le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel.

Après avoir exigé un cessez-le-feu définitif, le Hamas a infléchi sa position la semaine dernière en acceptant le principe d’une pause de six semaines dans les combats. Mais des différends semblent persister sur l’échange d’otages israéliens détenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens écroués en Israël. Tel Aviv exige du Hamas, avant une trêve, la liste des otages encore en vie, tandis que le mouvement islamiste veut choisir l’identité des principaux prisonniers palestiniens qui seront libérés, soulignent des médias israéliens à propos de ces pourparlers.

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(Avec AFP)

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