La situation sécuritaire est « plus qu’alarmante » au Burkina Faso

Volker Türk, haut-commissaire de l’ONU aux droits humains, s’est alarmé de l’explosion des violences dans le pays, déplorant aussi une situation humanitaire « déchirante ».

Des femmes déplacées de Djibo, au Burkina Faso, se rassemblent à Ouagadougou où elles ont trouvé refuge il y a plus de deux ans, le 2 juin 2023. © Kilaye Bationo/AP/SIPA

Des femmes déplacées de Djibo, au Burkina Faso, se rassemblent à Ouagadougou où elles ont trouvé refuge il y a plus de deux ans, le 2 juin 2023. © Kilaye Bationo/AP/SIPA

Publié le 22 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

« La situation sécuritaire est plus qu’alarmante, une grande partie du pays est terrorisée par des groupes armés », a déclaré jeudi 21 mars face à la presse Volker Türk à l’issue d’une rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré.

« En 2023, mon bureau a documenté 1 335 violations et abus des droits humains et du droit humanitaire, avec au moins 3 800 victimes civiles, a-t-il ajouté. Les groupes armés sont responsables de la grande majorité des violations commises contre les civils. Une telle violence gratuite doit cesser et les auteurs doivent répondre de leurs actes ».

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Volker Türk a dit comprendre « parfaitement les graves défis auxquels sont confrontées les forces de défense et de sécurité au Burkina Faso. » « Je suis encouragé par les déclarations selon lesquelles des mesures sont prises pour veiller à ce que leur comportement soit pleinement conforme au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’Homme ».

« Des violations graves commises par les VDP »

Le haut-commissaire a affirmé être « reconnaissant de ces assurances qui arrivent en même temps que des rapports faisant état de violations graves commises par les forces de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée), qui doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et de mesures correctives ».

« Dans le contexte de la transition au Burkina Faso », il a jugé essentiel « de créer un environnement favorable aux acteurs de la société civile et d’écouter les points de vue divergents, afin que chacun puisse exercer ses droits humains sans crainte de représailles ». Plusieurs personnalités burkinabè ayant exprimé une voix discordante de celle du régime ont récemment été arrêtées ou enlevées.

Sur la plan humanitaire, « la souffrance de millions de Burkinabè est déchirante », a estimé le haut-commissaire. Et de détailler : « Il y a 2,3 millions de personnes qui sont en insécurité alimentaire, plus de deux millions de personnes déplacées internes, ainsi que 800 000 enfants non scolarisés. »

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« Au total, 6,3 millions de personnes sur une population de 20 millions sont dans le besoin d’assistance humanitaire, pourtant, cette question a disparu de l’agenda international et les ressources mises à disposition sont totalement insuffisantes pour répondre a l’ampleur des besoins des populations », a-t-il affirmé.

(Avec AFP)

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