Au Niger, 23 soldats tués dans une embuscade jihadiste

Une attaque contre l’armée nigérienne a coûté la vie cette semaine à 23 soldats dans une région proche du Burkina Faso et du Mali. Un deuil national de trois jours a été décrété.

Des soldats nigériens à Iferouane, le 12 février 2020.

Des soldats nigériens à Iferouane, le 12 février 2020.

Publié le 22 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

Cette nouvelle attaque a eu lieu alors que l’armée menait, les 19 et 20 mars, une « opération de ratissage » dans la région de Tillabéri. « Au cours de leur désengagement », une unité a été prise dans « une embuscade complexe » au cours de laquelle 23 soldats ont été tués et « une trentaine de terroristes neutralisés », a annoncé dans la soirée du jeudi 21 mars le ministère de la Défense.

L’opération avait pour « objectif de rassurer les populations victimes des exactions des groupes armés terroristes : assassinats extorsion de fonds, vols de bétail… », ajoute-t-il. « Plus d’une centaine de terroristes à bord de véhicules et de motos » ont attaqué une unité de l’armée entre les localités de Teguey et Bankilaré à l’aide de « bombes artisanales et de véhicules kamikazes », précise le communiqué. « Malgré la riposte énergique, nous déplorons 23 valeureux militaires tombés sur le champ d’honneur et 17 blessés ».

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Un deuil national de trois jours décrété

Un deuil national de trois jours a débuté vendredi, selon un communiqué lu à la télévision publique.

La région de Tillabéri est un repaire des jihadistes sahéliens, dont ceux de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) et d’Al-Qaïda. Depuis 2017, cette partie du Niger est régulièrement visée par les assauts de ces groupes armés malgré le déploiement massif de forces anti-jihadistes, visant indifféremment civils et militaires.

Le nouvel homme fort de Niamey, le général Abdourahamane Tiani, avait principalement mis en avant « la dégradation de la situation sécuritaire » pour justifier le coup d’État ayant renversé Mohamed Bazoum en juillet 2023. Mais les attaques jihadistes se sont depuis intensifiées.

Le Niger s’est rapproché de nouveaux partenaires

Avant le putsch, la France, ex-puissance coloniale qui disposait de 1 500 soldats au Niger, participait activement avec l’armée nigérienne à la lutte contre ces groupes jihadistes. Les soldats français ont été contraints par le régime militaire de quitter le pays fin décembre. Samedi dernier, le Niger a également dénoncé « avec effet immédiat » l’accord de coopération militaire passé avec les États-Unis en 2012, affirmant que la présence américaine était « illégale ». Quelque 1 100 soldats américains sont engagés dans la lutte antijihadiste dans le pays et disposent d’une importante base de drones à Agadez (Nord).

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Comme le Burkina Faso et le Mali voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence jihadiste, le Niger s’est rapproché de nouveaux partenaires, tels que la Russie, la Turquie et l’Iran. Avec ses deux voisins, il a créé l’Alliance des États du Sahel (AES) qui a décidé fin février de mettre en place une force conjointe de lutte contre les groupes jihadistes dans les trois pays.

Ils ont également quitté la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui avait menacé d’intervenir militairement à Niamey et imposé de lourdes sanctions au Niger pour rétablir dans ses fonctions le président renversé Mohamed Bazoum. La plupart des sanctions ont été levées le mois dernier et vendredi, la frontière entre le Niger et son voisin le Nigeria, grand partenaire commercial, a formellement rouvert.

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(Avec AFP)

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