Des milliers de fonctionnaires réclament une augmentation dans la rue

Des milliers de fonctionnaires sud-africains ont manifesté jeudi dans tout le pays, au neuvième jour d’une grève pour de meilleurs salaires qui menace de s’étendre à d’autres secteurs. Ce conflit marque une fracture croissance entre l’ANC et le Cosatu, principal syndicat sud-africain, qui avait supporté la campagne de Jacob Zuma.

Manifestations de fonctionnaires sud-africains, le 26 août 2010 au Cap. © AFP

Manifestations de fonctionnaires sud-africains, le 26 août 2010 au Cap. © AFP

Publié le 27 août 2010 Lecture : 2 minutes.

« Nous n’allons pas accepter une défaite des fonctionnaires. Nous n’allons pas vous laisser retourner au travail sans une victoire entre vos mains », a affirmé le secrétaire général de la confédération syndicale Cosatu, Zwelinzima Vavi, devant des milliers de manifestants à Johannesburg.

Il a fait état devant la presse d’un « dysfonctionnement » dans l’alliance entre le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et le Cosatu qui a contribué à porter Jacob Zuma à la tête de l’État sur un programme très social.

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Très dur à l’égard du gouvernement, M. Vavi a appelé tous les travailleurs à entamer des grèves de solidarité si les revendications n’étaient pas satisfaites.

Cette demande pour une revalorisation de salaires souvent très maigres – de l’ordre de 300 euros par mois pour les enseignants débutants par exemple – intervient sur fond de ras-le-bol croissant face à une pauvreté et un chômage endémiques.

"Nous allons continuer"

De Pretoria au Cap (sud-ouest) en passant par Port Elizabeth et Bloemfontein (centre), les fonctionnaires ont défilé pour obtenir une hausse de 8,6 %, soit le double de l’inflation. Le gouvernement propose 7 %.

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« Nous allons continuer jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous voulons », a déclaré à l’AFP Nandi Adonis, employée au ministère de l’Agriculture, devant le Parlement du Cap.

À Johannesburg, plus de 10 000 grévistes ont dansé et entonné des chants dénonçant le président Zuma, au rythme des vuvuzelas et des sifflets. Brandissant des pancartes telles que « Les prostitués gagnent plus que les profs », ils ont marché jusqu’au ministère de l’Éducation.

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Un groupe en colère s’en est pris à des véhicules de police avant de se disperser, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des échauffourées ont eu lieu à Kimberley (centre) entre des policiers et des grévistes qui ont lancé des pierres et tenté de forcer un barrage, selon la police.

Pas de réaction gouvernementale

Le gouvernement, dont la priorité est de créer de nouveaux emplois, n’a pas réagi à cette démonstration de force.

« Le fait que nous ne puissions pas accorder ces revendications syndicales pour l’instant, ne justifie pas le recours à un discours guerrier et l’abandon des négociations », avait estimé la veille le porte-parole du gouvernement Themba Maseko.

Le mouvement frappe durement depuis le 18 août écoles et hôpitaux dont les grévistes ont tenté de bloquer les accès. Le Conseil national du sida en Afrique du Sud (Sanac) s’est dit inquiet jeudi pour l’accès des séropositifs à leur traitement durant la grève.

Plus de 2.800 militaires ont été déployés dans 47 établissements hospitaliers pour assurer la sécurité et les services essentiels en l’absence de personnel médical suffisant. Des bénévoles se sont joints à eux.

En dépit d’une réglementation qui leur interdit de cesser le travail et d’une décision de justice dans le même sens, de nombreux infirmiers ont répondu à l’appel à la grève lancé par les syndicats aux 1,3 million de salariés du service public.

Les soldats ont menacé de participer par solidarité au mouvement. Ils annonceront leur décision vendredi, selon le porte-parole du syndicat de la défense nationale en Afrique du Sud (Sandu), Jeff Dubazana.

Jeudi, le tribunal du travail a interdit aux policiers de manifester.

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