L’Agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé, dimanche 24 mars, par la voix de son chef, qu’Israël lui interdisait désormais formellement toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza.

« En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’Onu qu’elles ne donneraient plus leur aval au passage de convois alimentaires de l’Unrwa dans le nord de la bande de Gaza », a annoncé, sur X, Philippe Lazzarini, qui souligne que l’agence reste « l’organisation la mieux placée pour faire parvenir de l’aide aux réfugiés palestiniens ».

Les protestations du patron de l’OMS

Dans les faits, l’Unrwa n’est plus en mesure de distribuer de l’aide dans ce secteur de Gaza, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé Juliette Touma, sa porte-parole. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.

« Empêcher l’Unrwa d’acheminer de la nourriture, c’est refuser à des personnes affamées toute chance de survie », a réagi Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, qui a appelé à revenir « urgemment » sur cette décision.

Gazaouis menacés par la famine

Cette interdiction a été signifiée à l’Unrwa le 24 mars, au cours d’une réunion à laquelle participaient des responsables militaires israéliens. Elle faisait suite à deux courriers de refus, a précisé Juliette Touma. Aucune raison n’a été donnée, a-t-elle dit, ajoutant que, pour ceux qui se démènent pour trouver des solutions et convoyer de l’aide aux Gazaouis, « cette décision est un autre clou dans le cercueil ».

Selon l’ONU, la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza sont menacés par la famine. La situation est particulièrement grave pour quelque 300 000 personnes restées dans le nord du territoire, où l’acheminement de l’aide est encore plus difficile.

(avec AFP)