Les ressortissants français dans le viseur d’Aqmi
Dans un message posté sur des sites salafistes, Al Qaïda au Maghreb islamique appelle à verser le « sang français ».
Les terroristes islamistes voudraient assécher les recettes touristiques du Mali qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. A la suite du raid franco-mauritanien mené le 22 juillet dernier contre une base d’Aqmi au Mali, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé à la vengeance contre la France, dans un message posté sur la Toile.
"A l’ennemi de Dieu Sarkozy, je dis : vous avez raté votre chance et ouvert les portes des troubles dans votre pays", affirme Abou Anas al-Chanqiti, un dirigeant d’Aqmi, dans un communiqué publié sur des forums islamistes.
Six membres d’Aqmi ont été tués lors de l’opération du 22 juillet qui visait à libérer l’otage français Michel Germaneau, enlevé le 19 avril dans le nord du Niger.
Mais cette opération s’était soldée par un échec et l’otage n’a pas été libéré. Aqmi a dit avoir exécuté le Français le 24 juillet pour venger la mort de ses membres. Agé de 78 ans, Michel Germaneau, était un militant humanitaire très impliqué auprès des populations du Sahel.
« Le sang français »
Abou Anas al-Chanqiti a appelé les membres des tribus auxquelles appartenaient les personnes tuées dans le raid à "mener des représailles (contre) les traîtres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne".
Le chef de la branche mauritanienne d’Aqmi, officiellement démantelée, avait menacé le 2 août la France et la Mauritanie de représailles après le raid.
"Je dis aux infidèles et croisés français (…) que nous ne resterons jamais tranquilles tant que le sang français n’aura pas été versé", avait dit le chef d’Aqmi en Mauritanie, El Khadim Ould Semane emprisonné à Nouakchott.
L’Aqmi a maintenu qu’il avait négocié avec la France pour la libération de l’otage, affirmant que ses demandes étaient "claires", avait rapporté le 5 août le centre de surveillance des sites internet islamistes SITE.
"L’organisation était en contact permanent (avec la France) à travers des intermédiaires", indiquait un communiqué d’Aqmi selon SITE. "La France connaissait très bien les exigences de l’organisation pour assurer la libération de l’otage".
Preuve de vie
Le gouvernement français a quant à lui répété qu’il n’y a jamais eu de négociations avec Aqmi pendant la détention de Michel Germaneau. Et le ministre français de la Défense Hervé Morin avait indiqué que la France n’avait "jamais eu de revendications précises".
L’Aqmi a libéré lundi un militaire malien et un civil, selon une source des services de sécurité et une source proche du gouvernorat de Kidal, dans le nord-est du Mali.
Aucune précision n’a été apportée sur l’identité et les circonstances de l’enlèvement du civil. Le militaire malien avait été enlevé le 10 août par des éléments d’Aqmi, dans la région de Kidal, en même temps qu’un collaborateur des douanes maliennes qui a été exécuté.
D’autre part, une ONG espagnole a indiqué lundi que deux coopérants espagnols retenus depuis novembre par la branche d’Al-Qaïda au Mali, étaient en vie. Ses déclarations surviennent quelques jours après une information selon laquelle une autre branche d’Aqmi menace la vie de ces otages.
"Nous savons que les familles ont pu voir une preuve de vie des otages", a déclaré le président de l’ONG, Francesc Osan, à la radio catalane RAC1. "La seule information que nous transmettent (les familles) est que les otages vont bien et que les négociations se poursuivent".
Retrouver la grande interview de Mohamed Ould Abdelaziz dans le n° 2588-2589 de Jeune Afrique en kiosques jusqu’au 28 août 2010.
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