Entre liberté et pauvreté

Le Congo (Brazzaville) a célébré cinquante ans d’indépendance en présence de représentants des pays voisins mais aussi de la France. L’occasion de rappeler, malgré la fête, que le pays est toujours miné par la pauvreté.

Denis Sassou Nguesso passe les troupes en revue le 15 août. © AFP

Denis Sassou Nguesso passe les troupes en revue le 15 août. © AFP

Publié le 15 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Un grand défilé militaire et civil avec 10 000 participants a été le moment fort des fêtes du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, dimanche 15 août à Brazzaville, en présence de dirigeant africains mais aussi de soldats français, l’ancienne puissance coloniale.

Quatorze chefs d’Etat africains et des soldat de six pays d’Afrique étaient présents. La France était représentée par Gérard Larcher, président du Sénat, en plus d’un petit contingent militaire français. Dans l’ensemble, 5 300 militaires et 5 000 civils, selon les organisateurs, ont participé au centre de capitale congolaise, sur le boulevard Alfred Raoul, au défilé.

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La manifestation a commencé à midi pour se terminer près de trois heures plus tard, peu avant 15h (14H00 GMT), devant plusieurs milliers de spectateurs, dont le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui cumule vingt-six ans de pouvoir.

Rappel de la pauvreté

Le cinquantenaire de l’indépendance a donné lieu à des célébrations mais a aussi été l’occasion pour l’opposition, l’Eglise, la société civile et même le pouvoir, de rappeler la pauvreté dans laquelle vit 70% de la population dans un pays qui se remet encore de longues années de guerre civile.

Devenu le 4e ou 5e producteur du pétrole en Afrique noire, le Congo a pourtant connu en 2010 le taux de croissance (12%) le plus important de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale.

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"Le peuple souffre, le peuple peine à vivre, ce qu’il ne mérite pas, au vu de l’abondance des ressources dont nous disposons, renforcée tout récemment par les annulations en cascade des dettes, dans le cadre de l’admission de notre pays au point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE)", a même estimé la Conférence épiscopale du Congo dans un communiqué diffusé samedi.

Denis Sassou Nguesso a mis l’accent sur la paix retrouvée pour lutter contre la pauvreté : "Sur cet itinéraire de cinquante ans, le maillon le plus faible de notre action collective est de n’avoir pas pu, au plan économique et social, réaliser l’équivalent du peu que nous avons réussi au plan politique", a-t-il dit, convenant que l’émancipation serait totale lorsque la pauvreté serait éradiquée.

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"Indépendance et liberté"

Etaient présents pour l’Afrique les présidents du Togo Faure Gnassingbé, du Bénin Thomas Yayi Boni, du Tchad Idriss Deby Itno, du Burkina Faso Blaise Compaoré, de Sao Tomé et Principe Fradique de Menezes, du Cameroun Paul Biya, de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, du Gabon Ali Bongo Ondimba, du Mali Amadou Toumani Touré, de la République centrafricaine François Bozizé, du Sénégal Abdoulaye Wade, de l’Angola José Edouardo Dos Santos, du Cap Vert Pedro Pires et de la Zambie, Rupiah Banda.

Invitées d’honneur, des troupes étrangères, venues de France, Bénin, Libye, Maroc, Gabon, Cameroun et Angola, ont ouvert le défilé. La France était représentée par une section de 30 hommes de la 2ème Compagnie du 6ème Bataillon d’Infanterie de Marine (BiMa), partie intégrante des forces françaises du Gabon. Les Forces armées congolaises ont poursuivi le défilé avec des chars ou des orgues de Staline mais aussi le survol d’avions, notamment de chasseurs Mirage.

Les civils ont clôturé le défilé. La plupart d’entre eux arboraient des tee-shirts ou des pagnes marqués du logo du cinquantenaire. Sur une pancarte, des femmes défilant avaient notamment écrit: "50 ans d’indépendance et de liberté".

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