Les médecins d’el-Megrahi n’ont pas été consultés pour sa libération

Nouveau rebondissement dans la libération d’Abdelbaset el-Megrahi. Les médecins qui suivaient son cancer n’ont jamais été entretenus de sa libération. Pour leur part, ils n’auraient jamais établi de pronostic sur les chances de survie de leur patient.

Le Libyen Abdelbaset el-Megrahi à Tripoli le 9 septembre 2009. © AFP

Le Libyen Abdelbaset el-Megrahi à Tripoli le 9 septembre 2009. © AFP

Publié le 15 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Des spécialistes britanniques du cancer, ayant participé au traitement anti-cancereux du Libyen Abdelbaset el-Megrahi, condamné pour l’attentat de Lockerbie, n’ont pas été consultés avant sa libération en août pour raisons médicales, rapporte dimanche 15 août le Sunday Times.

"J’ai été surpris quand j’ai appris qu’il avait été libéré, parce qu’on ne m’a pas réellement demandé mon avis (…) c’est un peu curieux", a déclaré à l’édition dominicale du quotidien The Times l’urologue d’el-Megrahi en Ecosse, le Dr Zak Latif.

la suite après cette publicité

Ces médecins, qui travaillaient pour le service hospitalier public britannique quand ils ont eu affaire à el-Megrahi, ont indiqué n’avoir pas signé un document pronostiquant que le Libyen, seul condamné dans l’attentat contre un Boeing américain au-dessus de l’Ecosse en 1988 (270 morts), n’avait plus que trois mois à vivre, selon le journal.

Expert "payé par le gouvernement"

Le gouvernement écossais l’avait libéré pour raisons humanitaires, affirmant qu’il souffrait d’un cancer terminal et n’avait plus que peu de temps à vivre. Il est pourtant encore en vie, un an après sa libération et son retour en Libye.

Selon le Sunday Times, el-Megrahi avait été examiné par un médecin libyen, le Dr Ibrahim Sherif, et un expert britannique du cancer, le Pr Karol Sikora, qui était payé par le gouvernement libyen : tous deux avaient conclu qu’il ne lui restait que trois mois à vivre. Le Pr Sikora a depuis admis dans une interview qu’el-Megrahi pourrait vivre encore au moins 10 ans.

la suite après cette publicité

Face aux critiques véhémentes de Washington, accusant le gouvernement écossais d’avoir cédé aux pressions du géant pétrolier BP, soucieux de voir les relations s’améliorer avec Tripoli, les autorités écossaises avaient publié l’an dernier un rapport du directeur de la Santé du service pénitentiaire écossais, Andrew Fraser.

Les médecins tenus à l’écart

la suite après cette publicité

Ce rapport citait quatre spécialistes ayant traité le détenu, mais leurs noms avaient été censurés. Selon le Sunday Times, il s’agissait, outre le Dr Latif, de l’urologue ayant diagnostiqué le cancer d’el-Megrahi, de l’oncologue personnel de celui-ci et d’un consultant.

Or le Dr Latif a indiqué n’avoir jamais "rencontré M. Fraser ou lui avoir parlé. Je traite des cancers de la prostate régulièrement et je suis très peu enclin à faire un pronostic". "Je ne sais pas comment il a décidé que ce serait trois mois", a-t-il ajouté.

Selon ce dernier, l’oncologue, Richard Jones, qui a refusé de répondre au Sunday Times, n’a pas non plus été consulté. L’urologue, Geoffrey Orr, a de son côté indiqué au journal n’avoir pas été en contact avec les autorités pénitentiaires écossaises depuis sa retraite en 2008 et a dit qu’il ne se serait de toutes façons "pas avancé sur un pronostic".

Le gouvernement écossais a de son côté répondu au journal que "le processus en bonne et due forme avait été suivi à chaque étape".

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Avec sa mère, sa soeur, ses fils et petits-fils, le jour de son retour à Tripoli. © Sipa

Le mystère Abdel Basset el-Megrahi

La libération d’Al-Megrahi voulue par Londres

Contenus partenaires