La présidentielle sera encadrée par un « code de bonne conduite »

Pouvoir, opposition et ex-rébellion ont signé un accord qui relance le processus électoral. L’élection présidentielle aura bien lieu le 23 janvier prochain, après deux reports cette année. Un accord de consensus a été signé entre toutes les parties.

Élections présidentielle et législatives en Centrafrique le 8 mai 2005. © AFP

Élections présidentielle et législatives en Centrafrique le 8 mai 2005. © AFP

Publié le 12 août 2010 Lecture : 2 minutes.

L’accord signé entre toutes les parties dans la nuit de mardi à mercredi 11 août prévoit une élection présidentielle dont le premier tour aura lieu le 23 janvier et le second tour le 20 mars et prévoit aussi l’adoption d’un « code de bonne conduite devant régler les rapports entre les parties prenantes au processus électoral, pendant et après la période électorale », selon le texte.

« Le consensus a prévalu depuis le Dialogue politique inclusif (DPI, forum sur la paix réunissant toutes les parties en 2008) et il n’est pas question de nous détourner de tout ce qui doit nous unir pour le bien de la République centrafricaine », a résumé Me Henri Pouzère, coordonnateur de l’Union des forces vives de la nation (UFVN), principale coalition d’opposition.

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Menaces de boycott

Les élections devaient initialement se tenir le 25 avril et avaient été repoussées au 16 mai, puis reportées une seconde fois, sine die, au-delà de la fin du mandat constitutionnel des parlementaires et surtout du président François Bozizé, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2003, élu en 2005 pour cinq ans et candidat à sa propre succession.

Le président avait fin juillet fixé arbitrairement la date du 23 janvier, ignorant alors une proposition de la Commission électorale indépendante (CEI) qui préconisait le 24 octobre. Plus sur la forme que sur le fond, cette décision sans concertation avait irrité l’opposition qui avait menacé de boycotter le scrutin.

« Cet accord qui vient d’être signé doit nous permettre d’aller aux élections dans de bonnes conditions. C’était notre souhait pour que ces élections se déroulent dans la transparence et de manière apaisée », a précisé Me Pouzère.

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Surmonter les divergences

Jean-Jacques Demafouth, le leader de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), une des principales ex-rebellions, représentant l’ensemble des politico-militaires dans la CEI, s’est également déclaré « satisfait que toutes les parties prenantes au DPI aient accepté de signer cet accord ».

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« Nous, politico-militaires, avons estimé que l’accord donne des assurances que les élections seront transparentes, démocratiques et libres. C’est un accord que nous avons adopté de manière consensuelle. Tout s’est bien passé et les Centrafricains ont démontré qu’ils étaient capables de surmonter leurs divergences et faire montre de maturité », a affirmé M. Demafouth, également candidat à la présidentielle.

« Nous insistons cependant sur le fait que, le Code de bonne conduite qui doit régler tout différend ou malentendu pendant et après la période électorale, est ce qui est primordial », a précisé M. Demafouth. « Les politico-militaires restent pointilleux là dessus. Il nous faut des règles de bonne conduite après tout ce que ce pays a connu et la solution réside bien dans ce Code. »

Processus de paix

Fidèle Ngouandjika, ministre Porte-parole du gouvernement, parle lui de « victoire pour la démocratie ». « Nous sommes parvenus à un accord consensuel. La classe politique, les pouvoirs publics, la société civile, les politico-militaires ont prouvé que nous voulons tous aller à des élections libres, apaisées, transparentes et démocratiques », a-t-il dit.
« Maintenant que cet accord est signé, nous pensons que nous pourrons rapidement avoir le financement de ces élections promis par la communauté internationale », a ajouté le ministre.

La Centrafrique est engagée depuis 2008 dans un processus de paix réunissant pouvoir, opposition et ex-rebellions pour tenter de mettre fin à des années d’instabilité et d’insécurité.
 

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