Le parti de Compaoré veut réviser le nombre de mandats présidentiels
Blaise Compaoré se présentera à sa propre succession à l’élection présidentielle de novembre 2010. Son parti l’a déjà investi candidat. Il en a profité pour demander la suppression de la limitation des mandats présidentiels prévue par la Constitution.
![Le chef de l’État burkinabè Blaise Compaoré, le 18 décembre 2009 à Copenhague. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/08/08/008082010120609000000burkina.jpg)
Le chef de l’État burkinabè Blaise Compaoré, le 18 décembre 2009 à Copenhague. © AFP
Le parti du chef de l’État burkinabè Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a appelé samedi 7 août à supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels lors d’un congrès qui l’a investi candidat à l’élection du 21 novembre.
Réuni à Ouagadougou, le congrès extraordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a investi en son absence, « par acclamation et à l’unanimité », Blaise Compaoré candidat du CDP pour la présidentielle, dont il est le grand favori. Le parti a « convenu de la suppression de la limitation des mandats présidentiels par la révision de l’article 37 » de la Constitution, selon un « rapport de synthèse » lu par la secrétaire générale Marie Achille Tapsoba.
Aux termes de l’article 37 de la Constitution votée en 1991, « le président du Faso est élu pour cinq ans » et « rééligible une fois ». Depuis plusieurs mois, de hauts responsables du parti majoritaire ont appelé à « revisiter » la Loi fondamentale pour supprimer cette limitation à deux quinquennats présidentiels, au grand dam de l’opposition et de l’Église catholique.
Vers la création d’un Sénat
M. Compaoré, 59 ans, a été porté au pouvoir le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’État au cours duquel a été tué le président Thomas Sankara, dont il était le numéro deux. Élu pour la première fois en 1991, cet ex-capitaine de l’armée a été réélu pour un second septennat en 1998 puis un quinquennat en 2005.
Pour appuyer sa demande de révision constitutionnelle, le CDP souligne qu’« il revient au peuple souverain de renouveler ou non sa confiance à un candidat ». La Constitution peut être révisée par voie référendaire ou à la majorité absolue des députés.
Le CDP dispose actuellement de 73 députés à l’Assemblée nationale, en plus des 12 de la mouvance présidentielle et des 14 de l’Alliance pour la démocratie et la fédération (ADF/RDA), son allié au gouvernement. L’opposition compte seulement 12 députés.
Le parti présidentiel n’a pas donné de méthode ni de calendrier pour cette révision souhaitée de la Constitution. Il a appelé par ailleurs à créer un Sénat et à ce qu’il ne soit exigé d’un candidat à la présidence que d’être burkinabè de naissance. La Constitution stipule que pour être candidat à la magistrature suprême, « il faut être burkinabè de naissance né de père et de mère eux-mêmes burkinabè de naissance ».
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