Washington envisage le départ de ses militaires du Niger, selon Niamey
Le ministère nigérien de l’Intérieur a affirmé, le 27 mars, que les États-Unis allaient proposer un « projet » sur les « modalités de désengagement » de leurs soldats du Niger, après la dénonciation par Niamey d’un accord de coopération entre les deux pays.
Selon Niamey, l’ambassadrice des États-Unis, Kathleen FitzGibbon, a annoncé ce projet lors d’un entretien, mercredi 27 mars, avec le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba. La diplomate américaine a déclaré « que son pays reviendra avec un projet » portant « sur les modalités de désengagement des troupes américaines du territoire nigérien », soit un peu plus de 1 000 soldats. Aucune date n’a été précisée.
Les États-Unis demandent une « clarification »
Kathleen FitzGibbon a précisé que les États-Unis ont « pris acte de la décision » nigérienne de dénoncer l’accord militaire et que le projet de désengagement « sera discuté » par les deux parties, ajoute le ministère.
À Washington, Matthew Miller, porte-parole du Département d’État, n’a pas souhaité commenter le communiqué nigérien, affirmant que le statut des soldats américains au Niger restait « globalement » le même pour l’instant. Les États-Unis ont été « en contact avec les autorités de transition [de Niamey] pour obtenir une clarification » à ce sujet, a-t-il ajouté, affirmant qu’il ne serait pas « productif » de sa part de parler du contenu de ces discussions.
Les soldats américains présents au Niger sont engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel et disposent d’une importante base de drones à Agadez (Nord). Mi-mars, le Niger avait dénoncé l’accord de coopération signé en 2012 avec les États-Unis, estimant que celui-ci avait été « imposé unilatéralement » par Washington.
Vladimir Poutine en embuscade
La rencontre entre le général Toumba et Kathleen FitzGibbon intervient au lendemain d’un entretien téléphonique entre le général Abdourahamane Tiani et le président russe Vladimir Poutine, pour discuter notamment du « renforcement » de leur coopération sécuritaire.
Après son arrivée au pouvoir, le 26 juillet dernier, le nouveau régime a rapidement exigé le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins.
Mi-janvier, la Russie avait annoncé avoir convenu d’ « intensifier » sa coopération militaire avec le Niger. Une délégation russe s’était rendue à Niamey en décembre pour discuter avec les militaires et des accords sur le renforcement de la coopération militaire avaient alors été signés.
(Avec AFP)
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