Attentats de Kampala : trois Kényans inculpés
Trois Kényans, soupçonnés d’implication dans les attentats du 11 juillet qui ont fait 76 morts à Kampala en pleine retransmission télévisée de la finale de la Coupe du monde de football, ont été inculpés vendredi par la justice ougandaise de ces assassinats revendiqués par les islamistes somaliens Chaabab.
Hussein Hassan Agad, 27 ans, d’Athi River, Mohamed Adan Abdow, 25 ans, du (district) de Makueni et Idris Magondu, 42 ans, de Nairobi, ont tous les trois été inculpés d’actes de terrorisme, ainsi que de 76 meurtres et 10 tentatives de meurtre.
Il s’agit des premières inculpations depuis le double attentat de Kampala.
Le juge Deo Sejjemba a précisé que 61 des accusations de meurtres correspondaient au nombre de téléspectateurs tués dans le premier attentat, alors qu’ils regardaient la finale de la Coupe du monde de football retransmise en direct depuis l’Afrique du sud dans les locaux du Club de Rugby Kyadondo, dans l’est de la capitale ouagandaise.
Les 15 autres accusations de meurtre correspondent aux personnes tuées le même soir dans un restaurant éthiopien du sud de Kampala.
Un prédicateur et un agent d’une compagnie commerciale
Des responsables de la police ougandaise interrogés vendredi soir par l’AFP se sont refusés à tout commentaire sur le degré d’implication présumé des trois Kényans inculpés, renvoyant à une conférence de presse que devrait tenir samedi matin le chef de la police, Kale Kayihura.
Le tribunal présidé par le juge Sejjemba n’est pas habilité à juger les crimes de terrorisme. Les trois accusés comparaîtront devant une autre cour le 27 août et le ministère public décidera si le dossier doit être renvoyé devant la Haute Cour.
En attendant, les trois accusés resteront en prison.
Le tribunal a indiqué que Hussein Hassan Agad était un "prédicateur de l’islam" et Idris Magondu un employé d’une compagnie commerciale de Nairobi.
Aucune précision n’a été fournie sur le troisième inculpé.
Interrogé par l’AFP à sa sortie de la salle du tribunal sur sa participation aux attentats, Idris Magondu a souri et a répondu "non".
Les Pakistanais relâchés
La loi ougandaise oblige en principe à relâcher un suspect au bout de 48 heures si aucune inculpation ne survient entretemps. Même si cette disposition n’est pas systématiquement respectée, des inculpations sont souvent prononcées à titre préventif pour permettre de poursuivre les interrogatoires des suspects et de tenter de réunir davantage de preuves.
Il s’agit des premières accusations en relation avec les deux attentats qui avaient été revendiqués par les principaux insurgés islamistes somaliens, les Chaabab.
La police avait d’abord indiqué qu’il y avait de "solides indices" pour dire que ces attaques avaient été menées par des kamikazes.
La porte-parole de la police, Judith Nabakooba, avait indiqué vendredi matin que plusieurs Pakistanais étaient interrogés, mais ils ont été relâchés sans être inculpés.
L’un des Pakistanais a été identifié par des méls obtenus par la police, comme étant le coordinateur des Chaabab basé à Kampala.
Les islamistes somaliens Chaabab, qui ont fait voeu d’allégeance à Al-Qaïda, avaient revendiqué ces attentats, les premiers perpétrés hors de leur territoire national, et censés constituer des représailles à la participation de l’Ouganda à la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
L’Ouganda fournit 3.500 hommes à l’Amison aux côtés de 2.500 Burundais. Cette semaine, l’Union Africaine a décidé de dépêcher plusieurs milliers de soldats supplémentaires pour renforcer les 6.000 soldats qui soutiennent le fragile gouvernement somalien.
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