Élections législatives : la mission de l’Union européenne salue un scrutin « calme »

La mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne a salué dimanche le « calme » qui a prévalu lors de l’élection législative du 23 juillet au Burundi, tout en dénonçant la multiplication des arrestations dans les rangs de l’opposition qui boycottait le scrutin.

Une électrice burundaise vote pour les législatives à Bujumnura, le 23 juillet 2010. © AFP

Une électrice burundaise vote pour les législatives à Bujumnura, le 23 juillet 2010. © AFP

Publié le 25 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

"Le scrutin s’est déroulé dans une atmosphère particulièrement calme, les observateurs ont noté que dans les bureaux de vote visités, la logistique avait été efficace, et que le scrutin s’était globalement bien déroulé d’un point de vue technique", a estimé devant la presse l’euro-députée Renate Weber, qui dirige cette mission.

Les premiers résultats de ces législatives sont attendus d’ici mardi.

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Seul un parti d’opposition (l’Uprona) qui avait boycotté la présidentielle du 28 juin, remportée par le seul candidat en lice, le sortant Pierre Nkurunziza (91,62 %), avait décidé de participer à ces législatives.

Tous les autres partis d’opposition ont maintenu leur retrait du processus électoral lancé après le scrutin communal du 24 mai, dénonçant des fraudes massives.

Quant à Agathon Rwasa, leader de l’ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), formation arrivée deuxième aux dernières communales, il a disparu de la vie publique depuis plus d’un mois, par crainte d’arrestation.

"La MOE de l’UE salue la réintégration de l’Union pour le progrès national (Uprona) dans le processus électoral et regrette l’absence de la plupart des partis d’opposition", a commenté Mme Weber.

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Pas plus de 60 % de participation

D’autre part, "la campagne électorale s’est déroulée dans un environnement toujours marqué par le blocage politique et dans un climat de calme apparent", a-t-elle poursuivi, notant "une diminution des attaques à la grenade" mais "condamnant le nombre accru d’arrestations et d’assassinats ciblés".

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L’Office du Haut commissariat des droits de l’homme et le Bureau intégré de l’ONU au Burundi "ont enregistré 242 cas d’arrestations (dans les rangs de l’opposition) entre le mois de mai et le 20 juillet", précise la "déclaration préliminaire" de la mission européenne.

"La MOE de l’UE souhaite exprimer son inquiétude croissante face à des arrestations de membres des partis d’opposition", a lancé l’euro-députée.

La mission d’observation "a également constaté tout au long du processus électoral l’augmentation des atteintes aux libertés de réunion, de manifestation et d’expression politique".

"Je me permets d’estimer que le taux de participation n’est pas plus de 60%, c’est une estimation", a ajouté Renate Weber, loin derrière les 90,67% de participation enregistrés aux communales.

La société civile et les médias burundais ont souligné le peu d’engouement suscité par la campagne pour les législatives, ainsi que la faible participation des électeurs le jour du scrutin.

"J’ai vu l’enthousiasme, le message du peuple burundais à ses dirigeants et qui disait qu’il veut la paix et la démocratie lors des communales (…) Maintenant je crois que le message est qu’il est déjà déçu de la classe politique", a commenté la chef de la mission européenne.

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