Bassirou Diomaye Faye, Paul Kagame, football et ramadan… Les 5 infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine

Victoire de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal, entretien exclusif de Paul Kagame, nouvelle Constitution au Togo, le classement mondial du bonheur et engouement des fédérations africaines pour le Maroc en période de Ramadan : notre Brief hebdomadaire sur les infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.

Le président élu Bassirou Diomaye Faye, lors de sa première conférence de presse à Dakar le 25 mars, après sa victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle sénégalaise du 24 mars 2024. © JOHN WESSELS / AFP

Le président élu Bassirou Diomaye Faye, lors de sa première conférence de presse à Dakar le 25 mars, après sa victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle sénégalaise du 24 mars 2024. © JOHN WESSELS / AFP

Publié le 30 mars 2024 Lecture : 5 minutes.

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Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur :

  • la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle au Sénégal, le vent d’espoir qu’elle soulève, tout autant que les questions qu’elle pose quant à la manière dont il va gouverner le pays ;
  • l’entretien exclusif accordé par Paul Kagame à Jeune Afrique, au cours duquel le président du Rwanda a notamment très fortement critiqué son homologue congolais, Félix Tshisekedi ;
  • notre décryptage du changement de Constitution au Togo, où l’Assemblée nationale a voté en faveur de l’instauration d’une cinquième République dont les contours sont loin de faire l’unanimité ;
  • les résultats des pays africains dans le classement mondial du bonheur 2024, publié la semaine dernière, dont le palmarès africain est pour le moins surprenant ;
  • du football, avec les raisons de l’engouement des sélections africaines pour la destination « Maroc » pendant le ramadan.
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Rupture. Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, est donc le 5e président du Sénégal. Sorti très largement victorieux de la présidentielle du 24 mars face à Amadou Ba, le « dauphin » désigné de Macky Sall, il a promis de mettre en œuvre un programme de rupture. Tenant d’un « panafricanisme de gauche » s’appuyant sur une forte dose de patriotisme économique mâtinée d’anti(néo)colonialisme, le président fraîchement élu doit être investi mardi 2 avril.

Diomaye mooy Sonko. « Sonko c’est Diomaye, Diomaye c’est Sonko », scandaient – en wolof – ses partisans pendant la campagne. De fait, lors de sa rencontre avec le chef de l’État sortant, jeudi 28 mars, Bassirou Diomaye Faye était accompagné de son mentor, Ousmane Sonko. L’opposant numéro 1 à Macky Sall pendant les dernières années du mandat de ce dernier a même participé à l’entretien entre le président sortant et son successeur. De quoi alimenter encore un peu plus les spéculations quant au rôle que jouera au sommet de l’État le maire de Ziguinchor, dont la candidature avait été invalidée par le Conseil constitutionnel.

Espoirs et craintes. Bassirou Diomaye Faye a promis plusieurs mesures potentiellement radicales : la renégociation des accords de pêche, la refonte des contrats liant l’État sénégalais aux géants du secteur pétrolier, une possible sortie du franc CFA ou encore une refonte profonde des institutions du pays incluant, notamment, la création d’un poste de vice-président. Autant de mesure qui suscitent l’espoir d’une partie des Sénégalais, tout en provoquant de l’appréhension, notamment dans le secteur privé.

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Paul Kagame : l’interview exclusive

Tshisekedi. Dans l’entretien exclusif qu’il a accordé à Jeune Afrique, le président rwandais a eu des mots durs à l’égard de son homologue congolais. « Une nuit, il peut se réveiller et faire quelque chose que vous n’auriez pas cru possible », a-t-il notamment déclaré, estimant que le président de la RDC était « capable de tout ».

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Ndayishimie. Le président burundais, lui non plus, n’a pas été épargné. Paul Kagame affirme notamment qu’Évariste Ndayishimie lui aurait « raconté des mensonges ». En cause ? L’envoi de troupes burundaises dans l’est de la RDC. « Je lui ai dit que c’était dangereux, car cela impliquait qu’il collabore avec les FDLR près de notre frontière, ce qui constitue une menace pour nous ».

« Primitivité ». Paul Kagame a également accusé ses deux homologues de ce qu’il qualifie de « primitivité ». « Nous avons encore des politiques primitives fondées sur l’ethnicité. Et c’est exactement ce qui rapproche Tshisekedi, Ndayishimiye et les FDLR », a-t-il notamment déclaré. Et d’affirmer que des « discours de haine, qui mènent au génocide, sont tenus dans l’est de la RDC par d’autres groupes que les FDLR ».

Cinq questions pour comprendre le changement de Constitution au Togo

L'Assemblée nationale togolaise. © MONTAGE JA : ASSEMBLEE NATIONALE TOGOLAISE

L'Assemblée nationale togolaise. © MONTAGE JA : ASSEMBLEE NATIONALE TOGOLAISE

Suffrage indirect. L’Assemblée nationale togolaise a adopté une nouvelle Constitution, dans la nuit du 25 au 26 mars. La principale modification porte sur la fin du suffrage universel pour la présidentielle : le président togolais sera désormais élu par les députés et les sénateurs. Présentée comme ses initiateurs comme une mesure « moderne », cette révision de la Loi fondamentale inaugure la création d’une cinquième République dans le pays.

Sénat. Portée par les députés de l’Union pour la République (Unir, au pouvoir), cette révision constitutionnelle a été adoptée à 89 voix sur 91 (avec une contre et une abstention) lors d’un vote à bulletin secret. Elle intervient en pleine organisation d’un double scrutin législatif et régional inédit, le 20 avril, qui renouvellera l’Assemblée nationale, dont le nombre de sièges passera à 113 députés, et conduira à la mise en place du Sénat.

Monarchisation ? Le basculement vers un régime parlementaire, qui retire aux Togolais le droit d’élire directement leur président de la République, fait craindre à certain une monarchisation du régime.  C’est l’une des principales critiques portées par l’opposition. Avec ce changement constitutionnel, certains opposants redoutent par ailleurs que Faure Essozimna Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadema, lui-même au pouvoir pendant plus de 37 ans, ne devienne président à vie.

Les Africains les plus heureux

Le Classement mondial du bonheur 2024 a été rendu public le 20 mars. (Illustration) © Photo by ROBERTO SCHMIDT / AFP

Le Classement mondial du bonheur 2024 a été rendu public le 20 mars. (Illustration) © Photo by ROBERTO SCHMIDT / AFP

Libye en tête. Qui sont les Africains les plus heureux ? Selon le Classement mondial du bonheur 2024, ce sont les Libyens. Le pays, en 66e position du palmarès mondial, se classe en tête sur le continent, juste devant Maurice et l’Afrique du Sud. Des résultats – à découvrir dans notre infographie – qui peuvent paraître pour le moins surprenants, pour ne pas dire contre-intuitif. Et pour cause : ce classement, essentiellement basé sur des sondages, est à prendre avec des pincettes, tant les biais d’analyse sont nombreux.

Pourquoi le bonheur ? Le World Happiness Report, son nom officiel, est cependant endossé par les Nations unies. Pour comprendre la raison de cet intérêt, il faut remonter à 2012 : cette année-là, l’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution portant création d’une journée mondiale du bonheur. Le texte avait été porté par le Bhoutan, monarchie héréditaire himalayienne dont le roi a créé l’indice du bonheur national brut (BNB) dans les années 1970, en forme de contre-point au PIB qu’il jugeait trop limité.

Ramadan et football : l’option du Maroc

L'attaquant nigérian Victor Osimhen (numéro 9) entouré de ses coéquipiers lors de la finale de la dernière CAN face à la Côte d'Ivoire, le 11 février 2024, au Stade olympique Alassane-Ouattara d'Ebimpé, à 25 km au nord d'Abidjan. © (Photo by FRANCK FIFE / AFP)

L'attaquant nigérian Victor Osimhen (numéro 9) entouré de ses coéquipiers lors de la finale de la dernière CAN face à la Côte d'Ivoire, le 11 février 2024, au Stade olympique Alassane-Ouattara d'Ebimpé, à 25 km au nord d'Abidjan. © (Photo by FRANCK FIFE / AFP)

Treize sélections. Depuis le 18 mars, treize sélections africaines ont pris leurs quartiers à Rabat, Casablanca et Marrakech pour des entraînements et les deux matchs amicaux que chacune d’entre elle disputera. Nigeria, Ghana, Ouganda, Niger, Guinée-Bissau, Burkina Faso, Togo ou encore Mali ont choisi l’option marocaine pour une raison : il leur semblait préférable de se rendre dans un pays où le ramadan est très largement respecté.

« Habitude ».  « Nous avons nos habitudes au Maroc, puisque nous y jouons souvent nos matchs à domicile, notre stade de Niamey n’étant pas homologué, a notamment déclaré à Jeune Afrique le joueur nigérien Ousmane Diabaté ». Pour lui, le choix du royaume chérifien est d’autant plus pertinent que « dans cette période particulière du ramadan, le rythme du quotidien n’est pas le même ».

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