L’Occident et Israël accusés d’attaques terroristes
La République islamique d’Iran a repris sa traditionnelle réthorique anti-ocidentale et anti-Israël, en accusant les « pays du monde arrogant » d’être à l’origine des attentats qui ont fait 27 morts jeudi dans la province du Sistan-Balouchistan.
![Le président du parlement iranien Ali Larijani à Istanbul le 11 mai 2010. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/07/17/017072010121926000000iran.jpg)
Le président du parlement iranien Ali Larijani à Istanbul le 11 mai 2010. © AFP
L’Iran a accusé samedi 17 juillet les pays occidentaux et Israël d’être derrière le double attentat suicide qui a fait 27 morts jeudi dans le sud-est du pays, en dépit des fermes condamnations des attaques par l’Union européenne et les Etats-Unis. "Les responsables de ce crime ont été entraînés et équipés hors des frontières et ils sont ensuite venus en Iran", a déclaré le vice-ministre de l’Intérieur Ali Abdollahi, dans des propos diffusés sur le site internet de la télévision d’Etat.
"Cet acte terroriste aveugle a été perpétré par les mercenaires du monde arrogant", terminologie qui désigne les puissances occidentales, a-t-il dit. "Ceux qui ont planifié ce crime et équipé ceux qui l’ont perpétré doivent avoir conscience qu’ils sont tenus pour responsables", a ajouté M. Abdollahi, exhortant l’Afghanistan et le Pakistan voisins à "surveiller leurs frontières".
L’attaque, qui a également fait plus de 250 blessés, a visé la mosquée Jamia, à Zahedan, chef-lieu de la province du Sistan-Balouchistan. Elle a été revendiquée par le groupe sunnite extrémiste Joundallah, qui a affirmé avoir voulu frapper les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime.
Washington et Israël mis en cause
Le président du Parlement iranien, le conservateur Ali Larijani, a directement accusé les Etats-Unis. "Les Américains doivent répondre de cet acte terroriste au Sistan (Balouchistan). Ils ne peuvent y échapper", a-t-il dit, selon le site de la télévision d’Etat.
Le ministre de l’Intérieur Mostafa Mohammad Najjar a pour sa part accusé samedi Israël, ennemi juré de la République islamique. "Les actes terroristes des sionistes ont un certain nombre d’objectifs, dont celui de créer des divisions entre les chiites et les sunnites", a déclaré M. Najjar, cité par l’agence Isna. Il a ajouté que les services de renseignement iraniens et l’appareil de sécurité avaient "la situation en main". Téhéran accuse régulièrement le Joundallah d’être entraîné et équipé par les services de renseignement américains, israéliens, britanniques, mais aussi pakistanais dans le but de déstabiliser le pouvoir central iranien.
Les capitales occidentales, dont Washington, ont condamné le double attentat, mais le responsable du bureau politique des Gardiens de la Révolution, Yadollah Javani, avait fait état vendredi de leur possible implication. "On ne peut pas exclure l’intervention directe de l’Amérique, des sionistes ou d’autres pays occidentaux dans les explosions", avait-il affirmé.
"Mort aux terroristes"
Samedi, la foule s’est rassemblée à Zahedan pour assister aux obsèques des victimes. Réunis devant la mosquée Jamia, ils devaient se rendre en procession jusqu’au principal cimetière.
"Ceux qui ont commis ces actes terroristes ne sont ni chiites ni sunnites", indiquait une banderole, alors que la foule chantait : "mort aux terroristes", a rapporté l’agence officielle Irna.
Les rebelles du Joundallah, en lutte depuis 10 ans contre le pouvoir central, sont des sunnites appartenant à l’ethnie balouche, qui représente une importante part de la population du Sistan-Balouchistan.
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