Le président appelle à « éradiquer » les Shebab

Après les attentats en Ouganda, revendiqués par la milice somalienne des Shebab, le président a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour stabiliser le pays, dont il ne contrôle plus qu’une partie.

Le président somalien, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, à Istanbul le 22 mai 2010. © AFP

Le président somalien, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, à Istanbul le 22 mai 2010. © AFP

Publié le 17 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

"Les attentats de Kampala cette semaine, revendiqués par les insurgés somaliens Shebab, démontrent que la menace que pose ce groupe lié à Al-Qaïda exige un plus gros effort international, a déclaré vendredi 16 juillet le président de Somalie, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed. "La Somalie n’a jamais été dans une situation plus critique et les rebelles armés, qui sont une menace pour nos habitants, ont étendu désormais leurs actions hors du pays", a déclaré le président assiégé, qui gouverne seulement une partie de la capitale Mogadiscio.

"La communauté internationale n’a pas fait assez jusqu’ici pour stabiliser la Somalie mais nous escomptons maintenant qu’elle va nous aider à résoudre ce problème", a ajouté le chef de l’Etat. "C’est collectivement qu’on doit les confronter et les éradiquer", a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse.

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"Nous sommes tous conscients des attentats qu’ils ont perpétrés à Kampala. Nous ne voulons pas que la Somalie devienne une base pour ceux qui veulent semer le chaos non seulement ici mais aussi dans d’autres pays du monde", a encore déclaré Cheikh Sharif Cheikh Ahmed.

Au-delà des frontières

Les Shebab ont revendiqué jeudi le double attentat du 11 juillet dans la capitale de l’Ouganda, qui a fait au moins 73 morts, en représailles selon eux à la contribution majeure des troupes ougandaises à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

Les victimes se trouvaient dans deux bars-restaurants qui retransmettaient la finale de la Coupe du monde de football dimanche soir. Il s’agit des attentats les plus meurtriers en Afrique de l’Est depuis ceux, en 1998, contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam.

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Combattants shebab au nord de Mogadiscio le 1er janvier 2010 (AFP)

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Les explosions de Kampala marquent surtout la première action d’envergure des islamistes radicaux somaliens – qui veulent prendre le pouvoir à Mogadiscio – en dehors de leurs frontières, dans la droite ligne de leur adhésion revendiquée à l’idéologie du jihad mondial et de leur voeu d’allégeance à Al-Qaïda.

L’Amisom ne cèdera pas

Si l’objectif des Shebab était de pousser l’Ouganda à retirer ses soldats de l’Amisom, les autorités ougandaises ont promis au contraire de renforcer leur contingent.

L’Amisom, composée de plus de 6 000 soldats ougandais et burundais, constitue le dernier obstacle au renversement par les Shebab du gouvernement du président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier 2009 et soutenu par la communauté internationale.

Début juillet, les six pays est-africains membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) avaient annoncé leur intention de renforcer l’Amisom de 2 000 hommes.

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