Intenses pressions diplomatiques sur le cargo libyen pour Gaza
Un responsable de la fondation Kadhafi, qui a affrêté un nouveau cargo humanitaire à destination de Gaza, a maintenu qu’il se rendrait directement à destination, contrairement à ce qu’avait affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères samedi. Israël multiplie les efforts diplomatiques pour éviter un nouvel arraisonnement en pleine mer.
Israël déploie des efforts diplomatiques intenses pour que le cargo Amalthéa, parti de Grèce et battant pavillon moldave, détourne sa route vers l’Egypte, tout en menaçant de l’arraisonner s’il maintient le cap sur Gaza.
L’Etat hébreu espère prévenir une réédition de l’assaut meurtrier par sa marine contre une flottille internationale transportant du matériel humanitaire pour Gaza le 31 mai dans les eaux internationales, qui avait provoqué une vague de condamnations à travers le monde.
Arrivée prévue mercredi ou jeudi
Une porte-parole de l’armée a indiqué que la "marine de guerre était sur le qui-vive" et qu’elle suivait avec attention la marche du navire, attendu dans trois ou quatre jours au large de Gaza ou de la côte égyptienne.
L’incertitude planait sur la destination finale du navire, Athènes ayant dit avoir reçu des assurances de la Libye que le cargo se rendrait finalement en Egypte, tandis qu’un responsable de l’association libyenne à l’initiative du projet maintenait qu’il se rendrait à Gaza.
"Israël ne permettra pas au bateau de décharger sa cargaison directement au port de Gaza", a mis en garde le ministre israélien sans portefeuille Yossi Peled du parti Likoud, dirigé par le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Il a estimé que cela "aurait des conséquences très graves d’un point de vue sécuritaire", pour Israël, l’ouverture du port de Gaza pouvant permettre, selon lui d’introduire massivement des armes dans la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a qualifié la nouvelle tentative de briser le blocus de "provocation superflue", selon un communiqué officiel.
"Nous conseillons aux organisateurs de cette expédition de se laisser escorter par les bateaux de la marine de guerre au port (israélien) d’Ashdod ou de se rendre directement au port (égyptien) d’Al-Arich", a-t-il ajouté.
"Il est possible de transférer la cargaison, une fois inspectée, après son déchargement à Ashdod, mais nous ne permettrons pas de faire entrer à Gaza des armes ou des matériaux pouvant servir à des fins militaires", a-t-il averti.
La Fondation Kadhafi, gérée par Seif el-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait indiqué que le cargo était "chargé de deux mille tonnes d’aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments".
Outre les 12 membres d’équipage de diverses nationalités, neuf personnes (six Libyens, un Nigérien, un Marocain et un Algérien) sont à bord, selon l’agent maritime de l’Amalthéa.
Dans une lettre au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, l’ambassadrice d’Israël aux Nations unies, Gabriela Shalev, a demandé samedi une intervention de la communauté internationale pour empêcher le navire d’approcher de Gaza, selon un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.
Après le tollé suscité par l’arraisonnement du 31 mai, qui s’était soldé par la mort de neuf Turcs, Israël a assoupli le strict blocus imposé à la bande de Gaza depuis juin 2007, date depuis laquelle l’enclave palestinienne est sous l’autorité du Hamas.
Deux commissions israéliennes sont chargées d’enquêter sur l’assaut : une "commission publique indépendante" comprenant deux observateurs étrangers qui travaille sur les aspects juridiques et une autre interne de l’armée, censée remettre ses conclusions lundi.
Israël s’oppose à la création d’une commission internationale, sous l’égide le l’ONU.
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