L’option confédérale

Les ex-rebelles sudistes ont ouvert la porte samedi à une « confédération ou un marché commun » avec les autorités de Khartoum si l’option sécessionniste l’emporte lors du référendum d’indépendance du Sud-Soudan, prévu dans six mois.

Le secrétaire général du SPLM, Pagan Amum, le 10 juillet à Khartoum. © AFP

Le secrétaire général du SPLM, Pagan Amum, le 10 juillet à Khartoum. © AFP

Publié le 10 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Les ex-rebelles sudistes du SPLM et le Parti du congrès national (NCP) du président Omar el-Béchir ont lancé samedi un panel conjoint afin de déterminer ce qu’il adviendrait des dossiers clés (partage des ressources naturelles notamment) à l’issue du référendum de janvier en cas de victoire de l’une de ces deux options: indépendance ou unité.

L’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, qui préside un comité de l’Union africaine sur le Soudan, a proposé aux deux partis d’envisager la création d’une confédération de deux Etats indépendants ou une forme de coopération accrue, si l’option sécessionniste remportait le scrutin.

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"L’idée d’opposer deux phénomènes, l’unité ou la sécession (…), est trop simpliste", a déclaré M. Mbeki, lors d’une allocution devant un parterre de diplomates et de personnalités réunies à Khartoum pour le lancement des pourparlers sur les enjeux post-référendaires.

Les questions stratégiques toujours pas réglées

"La population du Sud-Soudan devra choisir entre l’indépendance ou l’unité… Si le choix est la séparation, nous allons nous assurer d’une bonne coopération entre les deux Etats indépendants, cela peut prendre la forme d’une confédération ou d’un marché commun", a répondu Pagan Amum, secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), interrogé par la presse.

"Nous désirons de bonnes et meilleures relations entre le sud et le nord, le référendum est une opportunité pour remettre les pendules à l’heure, de travailler à l’intérêt commun de la population du nord et du sud du Soudan", a-t-il ajouté.

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Les propositions de Thabo Mbeki introduisent "un élément de motivation pour les négociateurs afin qu’ils soient créatifs" dans leur pourparlers, a souligné Saïd al-Khatib, négociateur pour le parti présidentiel.

Diverses propositions de confédération ou de fédération circulaient depuis plusieurs jours dans les médias à Khartoum, mais c’est la première fois que les ex-rebelles sudistes ouvrent la porte publiquement à la formation d’une confédération en cas de victoire de l’option sécessionniste.

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Le référendum d’indépendance du Sud-Soudan est le point cardinal de l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord du pays, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien. Ce conflit avait fait deux millions de morts.

Le NCP et les ex-rebelles sudistes du SPLM ont indiqué samedi ne pas avoir de date butoir afin de régler les quatre questions stratégiques que sont le partage des ressources pétrolières, la citoyenneté, le respect des accords internationaux et la sécurité.

Le Soudan compte des réserves pétrolières de quelques six milliards de barils, situées principalement dans le Sud du pays et dans des régions situées à la lisière entre le Nord et le Sud. Le pétrole compte pour 98% des revenus du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan et pour environ 60% des recettes du gouvernement central de Khartoum.

"Les deux parties (Nord et Sud) semblent se préparer au pire, avec chacune leur armée à la frontière. Il y a un besoin clair et pressant de la part des négociateurs d’en arriver à une solution sur le pétrole, et ce quel que soit le résultat du référendum", a fait valoir Rosie Sharpe de l’ONG britannique Global Witness dans un communiqué transmis à l’AFP.

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