La directrice du journal Umurabyo arrêtée pour « outrage au chef de l’État »

La police rwandaise a arrêté la directrice du journal privé Umurabyo, Agnès Uwimana, accusée notamment d’ »outrage au chef de l’Etat » et « négation du génocide des Tutsi » de 1994, a-t-on appris de source officielle vendredi.

Le président rwandais Paul Kagame à Kinshasa, le 30 juin 2010. © AFP

Le président rwandais Paul Kagame à Kinshasa, le 30 juin 2010. © AFP

Publié le 10 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Agnès Uwimana est poursuivie pour "incitation à la désobéissance civile, outrage au chef de l’Etat, propagation de rumeurs visant à troubler l’ordre et la tranquillité publiques et négation du génocide des Tutsi" de 1994, à travers des articles publiés ces derniers jours dans son journal, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police, Eric Kayiranga.

M. Kayiranga a ajouté que Mme Uwimana, arrêtée jeudi, était encore entre les mains de la police en attendant que son dossier soit transmis au parquet.

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Le Haut conseil des médias (HCM), organe étatique de régulation de la presse, avait adressé plusieurs mises en garde à Mme Uwimana au cours des dernières semaines.

La journaliste avait été déjà condamnée à un an de prison ferme par un tribunal rwandais notamment pour "sectarisme" et "diffamation".

Elle avait repris la publication de son journal après avoir purgé la totalité de la peine début 2008.

Mort de Rugambage : l’enquête de police terminée

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Par ailleurs, le porte-parole du parquet général, Augustin Nkusi, a annoncé vendredi sur Radio Rwanda, que le ministère public avait bouclé et remis au tribunal le dossier des deux meurtriers présumés du journaliste Jean-Léonard Rugambage, tué le mois dernier à l’entrée de son domicile à Kigali.

M. Rugambage, rédacteur en chef adjoint du bimensuel Umuvugizi, était très critique à l’égard du régime du président Paul Kagame. Il avait été un moment poursuivi pour sa participation présumée au génocide de 1994 qui a fait au moins 800.000 morts, selon l’ONU, mais il avait été acquitté.

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Le gouvernement rwandais a rejeté les accusations, formulées par des confrères de M. Rugambage comme par l’organisation Reporters sans Frontières (RSF), selon lesquelles il serait impliqué dans ce meurtre.

Le Rwanda organise le 9 août une élection présidentielle où le président sortant est donné grandissime favori face aux trois candidats ayant été autorisés à se présenter.

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