Le MLS-SLA soutient le processus de paix sans y participer

Le chef de l’Armée/mouvement de libération du Soudan (MLS-SLA) exilé à Paris soutient le processus de paix au Darfour, a assuré vendredi la France, mais Abdelwahid Nour a réclamé la sécurité sur le terrain et le désarmement de milices pro-gouvernementales « avant d’aller plus loin ».

Le chef de l’Armée/mouvement de libération du Soudan, Abdelwahid Nour, à Paris en 2007. © AFP

Le chef de l’Armée/mouvement de libération du Soudan, Abdelwahid Nour, à Paris en 2007. © AFP

Publié le 10 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a précisé avoir rencontré jeudi le chef rebelle du Darfour.

"Lors de notre entretien hier soir au Quai d’Orsay, Abdelwahid Nour a (…) confirmé son intention de contribuer activement au processus de paix au Darfour, personnellement et par l’intermédiaire de ses représentants", a déclaré M. Kouchner.

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Dans un entretien téléphonique à l’AFP, Abdelwahid Nour a précisé que ce soutien désormais consenti au processus de paix ne signifiait cependant pas encore qu’il acceptait d’y participer. "Dire que je rejoins le processus de paix de Doha au Qatar, ce n’est pas vrai", a-t-il précisé.

Pour Bernard Kouchner néanmoins, la "nouvelle position du chef du MLS est l’aboutissement de longs mois de pourparlers organisés au ministère des Affaires étrangères et européennes avec Abdelwahid Nour. Je me félicite qu’il ait enfin fait le pari de la paix", a ajouté le ministre.

M. Nour a précisé s’être entretenu jeudi dans la capitale française avec Djibril Bassolé, médiateur en chef de l’Union africaine et de l’ONU pour le Darfour, et le ministre d’Etats aux Affaires étrangères du Qatar, Ahmed bin Abdullah Al-Mahmoud.

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"Ils nous ont demandé de participer au processus de Doha. Nous leur avons dit que nous appréciions leurs efforts, à M. Bassolé et au Qatar, mais que nous demandions toujours la sécurité sur le terrain et le désarmement des milices Janjaweeds (pro-gouvernementales) avant d’aller plus loin", a dit M. Nour.

"Nous nous sommes mis d’accord pour continuer le dialogue (sur cette question). Dire que nous rejoignons le processus de Doha n’est pas vrai pour le moment", a insisté l’un des deux principaux chefs rebelles récalcitrants avec Khalil Ibrahim, leader du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour.

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"C’est ce que j’ai dit hier à M. Kouchner, qui est un véritable ami de la population du Darfour et de la paix", a souligné M. Nour.

Le mouvement d’Abdelwahid Nour est jusqu’à présent l’un des principaux acteurs du conflit au Darfour à refuser de soutenir ou participer à des négociations de paix, qui se tiennent à Doha sous l’égide du gouvernement qatari.

"J’encourage les membres du Mouvement de libération du Soudan (MLS) à s’unir derrière (la) position" d’Abdelwahid Nour "et à jouer un rôle constructif en faveur de la paix au Darfour tant sur le terrain qu’à Doha. Il est temps que cesse la situation tragique des populations du Darfour", fait valoir Bernard Kouchner dans son communiqué.

"Ce succès couronne également l’action de Ahmad bin Abdallah Al Mahmoud, ministre d’Etat aux Affaires étrangères du Qatar et Djibril Bassolé, comédiateur des Nations unies et de l’Union africaine, qui ont déployé d’inlassables efforts en faveur de la paix au Darfour", a aussi estimé le ministre français.

Le conflit du Darfour a fait 300.000 morts depuis 2003 selon les estimations de l’ONU – 10.000 d’après Khartoum – et 2,7 millions de déplacés.
Au conflit entre mouvements rebelles et forces pro-gouvernementales, se sont progressivement ajoutés des combats entre tribus arabes rivales et une montée en flèche du banditisme, allant des braquages de voitures aux enlèvements de travailleurs humanitaires.

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