En Guinée, l’opposition sature des promesses non tenues de Doumbouya
Les principaux partis d’opposition ont donné à la junte guinéenne jusqu’au 31 décembre pour rendre le pouvoir aux civils. En plus de deux ans de transition, peu a été fait.
Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile en Guinée ont exigé le 2 avril de la junte dirigée par Mamadi Doumbouya le rétablissement du calendrier visant un retour des civils au pouvoir avant le 31 décembre 2024.
Le Premier ministre, Bah Oury, a reconnu à la mi-mars que l’engagement, sous la pression internationale, des militaires au pouvoir depuis 2021 de céder leur place à des civils avant la fin de l’année 2024 ne pourrait être tenu, et qu’ils devraient rester à la tête du pays au moins jusqu’en 2025.
Les Forces vives de Guinée (FVG), un collectif regroupant les principaux partis d’opposition et des organisations de la société civile, « condamnent vivement la décision de la junte guinéenne de ne pas organiser, conformément à l’accord conclu avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en octobre 2022, l’élection présidentielle en décembre 2024 ».
Près de trois ans de transition et aucun projet de Constitution
« Après plus de deux ans de transition, la Guinée ne dispose toujours pas de projet de Constitution, ni de code électoral, ni d’organe de gestion des élections, ni de fichier [électoral] », dénoncent les FVG dans un communiqué.
Elles accusent la junte de restreindre les libertés publiques et de harceler des leaders politiques. Et appellent à la « restauration des libertés publiques et [au] retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre », ajoutant qu’elles ne reconnaîtront plus les militaires au pouvoir passé ce délai.
Le report de la fin de la transition sans aucune concertation avec les acteurs sociopolitiques compromet tout dialogue avec la junte, ajoutent-elles. Elles exigent la mise en place d’un Organisme de gestion électorale (OGE) indépendant et consensuel, le toilettage et la soumission à référendum de l’ancienne Constitution de 2010, ainsi que la révision du code électoral.
(Avec AFP)
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