Au Mali, les véhicules de la discorde

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale exige que des responsables d’anciens mouvements signataires de l’accord de paix d’Alger restituent des véhicules qui avaient été mis à leur disposition par Bamako.

 © Damien Glez

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Publié le 3 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

En médiatisant un dossier qui ne concernerait qu’une trentaine de véhicules, le colonel-major Ismaël Wagué semble vouloir faire d’une pierre deux coups. Le 2 avril, la demande du ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale adressée à des membres de la rébellion de restituer lesdits moyens de transport mis à disposition par l’État sonne, s’il en était encore besoin, le glas de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali de 2015.

Par ailleurs, cette mise à l’index de certaines composantes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) – en particulier celles qui ont rejoint le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) – permet à l’ancien porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) de cadrer un nouveau dialogue intermalien pour la paix et la réconciliation. Dialogue devenu inévitable, après la fin du calendrier accordé à l’actuelle transition. Bamako entend moins discuter avec des forces jugées belligérantes qu’avec des factions aujourd’hui favorables aux autorités.

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CSA, CTS, RSS…

Sont ainsi concernés par la directive de restitution de véhicules de fonction des structures comme le Comité de suivi de l’accord (CSA), la Commission technique de sécurité (CTS), le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), l’Équipe mixte d’observation et de vérification (Emov), la Commission nationale de désarmement, démobilisation et de la réinsertion (CNDDR), la Commission Nationale d’Intégration (CNI), le Conseil national pour la réforme du secteur de sécurité (CN-RSS), le Commissariat à la réforme du secteur de la sécurité (C-RSS), de même que les autorités intérimaires et les conseillers spéciaux.

La rétrocession doit être faite, d’ici au 15 avril, aux directions des finances et du matériel (DFM) du ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale et de celui de la Sécurité et de la Protection civile, aux chefs militaires des zones concernées, aux services des gouverneurs des régions ou encore à la direction administrative et financière de la primature.

S’il ne voyait pas revenir les véhicules concernés, le gouvernement prendrait toutes les mesures nécessaires pour récupérer ses biens jugés cruciaux pour la prestation de services publics. Avec « la plus grande sévérité », mais « conformément à la loi ».

« Inapplicabilité de l’Accord pour la paix au Mali »

Dans un communiqué daté du 25 janvier, le gouvernement du Mali avait constaté « l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015″ et annoncé sa fin « avec effet immédiat ».

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Après le 26 mars, qui marquait la fin officielle de la période de transition ouverte avec le coup d’État d’août 2020, les autorités maliennes n’ont pas donné le moindre signe quant à la préparation de leur déménagement.

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