L’un des principaux suspects d’implication dans le génocide rwandais de 1994, Jean-Bosco Uwinkindi, inculpé depuis 2001 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a été arrêté en Ouganda, a annoncé vendredi 2 juillet la police ougandaise. Elle a précisé que ce pasteur, né en 1951, a été arrêté mercredi dans l’ouest du pays, et qu’il est inscrit sur la liste des onze suspects les plus recherchés par le TPIR pour génocide, extermination, et crimes contre l’humanité – des personnes soupçonnées d’avoir pris part directement au génocide qui a eu lieu d’avril à juillet 1994.

Le Département d’État américain avait offert une récompense de cinq millions de dollars pour toute information conduisant à l’arrestation de Jean-Bosco Uwinkindi.

Fausse identité

Le chef de la Direction ougandaise des recherches criminelles, Edward Ochom, a indiqué que le suspect avait été localisé en RD Congo, et qu’il était traqué par les services du TPIR.

« Dès qu’il a traversé la frontière pour entrer en Ouganda, le 26 ou le 27 juin, nous en avons été informés. Nous l’avons arrêté mercredi (le 30 juin, NDLR) dans la localité de Mbarara », dans le sud-ouest de l’Ouganda, a ajouté Edward Ochom. Selon un quotidien ougandais indépendant, le Daily Monitor, Jean-Bosco Uwinkindi est entré en Ouganda sous un nom d’emprunt, Jean Inshitu. Il comptait acheter un terrain et s’installer dans le pays sous cette fausse identité.

Elly Womanya, le directeur adjoint du bureau d’Interpol à Kampala, a annoncé que Jean-Bosco Uwinkindi serait transféré Arusha (nord de la Tanzanie, siège du TPIR), pour y être jugé le plus rapidement possible.

Appels à la haine

Selon l’acte d’accusation, le pasteur officiait dans l’église pentecôtiste de Kayenzi, dans la commune de Kanzenze, proche de Kigali, au moment du génocide, et a collaboré avec une organisation appelant à la haine des Tutsi. Dès le mois d’avril 1994, il aurait organisé et formé des groupes de Hutus pour tuer des Tutsis. Il aurait également accueilli des femmes et des enfants tutsis dans son église pour ordonner leur exécution.

Selon les organisations internationales, le génocide rwandais a fait environ 800 000 morts essentiellement parmi la minorité tutsi.