Khartoum ferme sa frontière avec le voisin libyen
Le Soudan a annoncé la fermeture de sa frontière terrestre avec la Grande Jamahiriya, à partir du 1er juillet, pour empêcher la circulation de rebelles. La présence en Libye du chef darfouri du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), Khalil Ibrahim, accroît la tension entre Khartoum et Tripoli.
"Le trafic sur cette route est menacé par des ennemis, des rebelles, et des bandits qui commettent des braquages, obtiennent de l’argent de façon illégale et mettent en danger les biens et la vie de la population", souligne un décret diffusé sur le site internet du ministère de l’Intérieur.
Le Soudan partage une frontière terrestre avec la Libye dans des zones désertiques reculées du nord du pays. La Libye touche à deux États nordistes du Soudan, dont le Darfour-Nord, où sont disposés des effectifs de la rébellion du Darfour.
Le cas Khalil Ibrahim
La fermeture de la frontière terrestre entre les deux voisins sera effective dès le jeudi 1e juillet, poursuit le ministère. Elle survient sur fond de nouvelles tensions entre Khartoum et Tripoli liées à la présence en Libye de Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour.
M. Ibrahim avait fait du Tchad sa base arrière, mais avait été expulsé de la capitale tchadienne au mois de mai. Il avait trouvé refuge en Libye, ce qui avait choqué les autorités de Khartoum qui demandent son extradition au Soudan et l’aide d’Interpol pour son arrestation.
Le président soudanais Omar el-Béchir et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s’étaient entretenus jeudi dernier au téléphone. Selon les médias soudanais, la question de la présence à Tripoli de Khalil Ibrahim a été évoquée.
Le chef des services de renseignement soudanais Mohammed al-Atta avait déclaré ce week-end sur un site internet proche du renseignement, que l’extradition de Khalil Ibrahim était "imminente".
« Le Soudan n’a pas assez de soldats »
"Khalil Ibrahim se trouve en Libye et restera en Libye jusqu’à ce qu’il termine ses consultations sur l’avenir du Darfour et du Soudan" avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a dit à l’AFP Ahmed Hussein Adam, porte-parole du JEM.
"Et même si le Soudan dit qu’il fermera sa frontière avec la Libye, il n’a pas assez de soldats pour le faire", a fait valoir ce responsable de la rébellion.
Le JEM a suspendu début mai sa participation au processus de paix de Doha et a repris les combats au Darfour contre les forces pro-gouvernementales dans cette région de l’ouest du Soudan en proie depuis sept ans à une guerre civile à l’origine de 300.000 morts selon des estimations de l’ONU – environ 10.000 d’après Khartoum – et 2,7 millions de déplacés.
Le ministre soudanais de l’Intérieur n’a pas fait état directement de la présence à Tripoli du chef du JEM pour justifier la fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays.
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